Avec un habillage de Superman, un drone a survolé mardi matin la centrale nucléaire du Bugey à une quarantaine de kilomètres de Lyon. Il s'est ensuite écrasé contre un bâtiment. Un avion radiocommandé a ultérieurement effectué un même survol interdit avant de venir se crasher contre le même mur.

Cette opération a été menée par l'ONG Greenpeace avec pour but de " démontrer l'extrême vulnérabilité de bâtiments lourdement chargés en radioactivité. " Les crashs du drone et de l'avion radiocommandé étaient volontaires.

Le mur en question était celui de la piscine d'entreposage de combustible usé. " Les piscines d'entreposage de combustible usé, comme celle visée par ce ' Superman ' et cet avion, sont très facilement accessibles et extrêmement vulnérables face au risque d'attaques extérieures ", écrit Greenpeace France.

" Quand ces bâtiments nucléaires ont été conçus, dans les années 1970, la menace extérieure n'a pas été prise en compte. Les piscines d'entreposage de combustible usé n'ont pas été dotées d'une enceinte de confinement robuste. Contrairement, à ce qu'EDF tente de faire croire, ses installations n'ont pas été conçues pour résister à une chute d'avion de type gros porteur ", ajoute l'ONG.

EDF a annoncé son intention de déposer une plainte pour infraction au code de la défense. Soulignant que le survol de drone ne constitue pas une menace pour la sûreté, EDF assure également que " les bâtiments combustibles sont dimensionnés contre les agressions externes. "

Compte tenu de leur poids, les drones de loisir ne constituent pas eux-mêmes une menace en cas d'impact sur des installations nucléaires. Leur intrusion réussie dans une centrale nucléaire pose néanmoins des questions sur l'efficacité de mesures pour empêcher de tels survols.