Grokster semble sur le point de renoncer définitivement au principe de l'échange illégal de fichiers protégés.

L'éditeur de solutions d'échange de fichiers en "peer-to-peer" Grokster jette finalement l'éponge. Après l'arrêt rendu en sa défaveur par la Cour Suprême des Etats-Unis, Grokster vient d'annoncer qu'il acceptait de verser 50 millions de dollars afin de mettre fin aux poursuites. Il a en outre indiqué qu'il mettait un terme temporaire à son activité.

Cet accord surprise sous-entend que Grokster cesse de se livrer, directement ou non, à tout partage de fichiers au contenu protégé, mais également qu'il retire son logiciel de téléchargement de la circulation.

Selon ses représentants, Grokster reviendra sous une forme différente, baptisée Grokster 3G, entièrement vouée au transfert légal --et payant-- de fichiers, et commercialisera d'ici la fin de l'année des produits musicaux en provenance de Sony BMG Music Entertainment.

"L'heure du renouveau a sonné", affirme-t-on chez Grokster, dont le site Internet a fait peau neuve, et ne comprend désormais plus aucune mention de téléchargements "sauvages", et par conséquent illégaux.

Un responsable de la RIAA (Record Industry Association of America) a décrit l'accord conclu avec Grokster comme "une conclusion positive pour l'industrie du disque [américaine], la communauté de l'Internet, et les fans et consommateurs de musique à travers le monde." Pour l'instant, il n'est pas vérifié que Grokster ait les moyens de payer les fameux 50 millions de dollars réclamés par la RIAA et son pendant pour le cinéma, la MPAA (Motion Picture Association of America).

La marque Grokster, en tout cas, devrait perdurer, et le nouveau service payant sera disponible sous 60 jours, une fois les finances de la firme assainies.

Cette annonce ne remet à première vue pas en cause l'utilisation du logiciel de partage de fichiers de Grokster, pas plus qu'elle ne devrait affecter les usagers de solutions équivalentes, comme eDonkey, Kazaa, BitTorrent ou LimeWire.

Grokster s'engage cependant à véhiculer un message de modération et de responsabilité à l'égard du piratage, et devra renoncer à faire évoluer son logiciel ou à étendre son réseau. A terme, le "système Grokster" sous sa forme actuelle devrait donc mourir de sa belle mort...


Source : Canada.com