L'adoption par le Parlement de la loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur Internet n'a pas manqué d'être saluée par la Sacem ( Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique ). Le Président du directoire de la Sacem a ainsi parlé d'une loi " longtemps attendue par les auteurs " et " une avancée bienvenue après tant d'années de laissez-faire ".

En faisant la chasse au téléchargement illégal et en espérant ainsi favoriser l'offre légale sur Internet, il n'est toutefois pas dit que les ayants droit obtiennent en retour la compensation financière désirée. La Sacem se montre d'ailleurs particulièrement vigilante à ce niveau, et en fonction du bilan d'application de la loi prévient que : " il importera d'examiner les mesures nouvelles à proposer pour remédier aux difficultés éventuelles tout aussi bien que pour responsabiliser effectivement tous ceux qui profitent directement ou indirectement, de l'exploitation, de la circulation ou du transport des œuvres musicales ". Notre confrère Numerama voit dans cette responsabilisation, l'ébauche d'une future taxe sur les FAI.

Aujourd'hui, c'est l'Adami, société de gestion collective des droits des artistes-interprètes, qui nous parle à son tour de l'après-Hadopi, regrettant pour sa part que tous les amendements faisant référence à la rémunération des artistes ont été systématiquement rejetés. " La seule réponse apportée par le gouvernement à la question de la rétribution des créateurs aura été que la loi favorise le développement de l'offre légale ".

Si l'Adami croit en cette offre légale, elle tire également un bilan sans concession des offres de streaming qui ont été à plusieurs reprises portées aux nues par la ministre de la Culture :  

" Selon les relevés de rémunération des sites de streaming et sachant qu'un artiste touche habituellement 8 % sur les ventes de ses enregistrements, la diffusion légale d'une chanson rapporte 0,001 euro à son interprète. Soit 100 euros si, couronnée de succès, elle est diffusée 100.000 fois ! En l'état Internet ne rémunère pas la création, il lui fait à peine l'aumône ! "

Pour l'Adami : " Notre monde est entré dans une forme d'âge de l'accès dans lequel les modèles économiques actuels sont tous mis en échec. Adapter le droit à ce nouveau contexte est une nécessité absolue ", sous-entendu que la loi Création et Internet n'a rien fait en ce sens et qu'une nouvelle loi paraît nécessaire.