À l'approche du retour du projet de loi Création et Internet à l'Assemblée nationale, les pressions commencent à se faire fortes et les partisans du texte parmi les ayants droit critiquent vertement  l'attitude du parti socialiste. Le rejet du texte début avril a visiblement été mal digéré.

" Le coup de théâtre du 9 avril, qui pourrait engendrer de graves conséquences dans les relations entre le monde de la Culture et le Parti Socialiste, est très regrettable car cet acte a été accompli au mépris de la défense de la création, des droits d'auteur, de notre diversité culturelle ", peut-on lire dans une lettre ouverte adressée à Martine Aubry et à l'initiative de l'Association des Producteurs de Cinéma et de l'Union des Producteurs Phonographiques Français Indépendants.  Notre confrère Numerama l'a publie dans son intégralité.

Cette missive signée par un panel d'artistes et de producteurs parmi lesquels Guy Bedos, Gérard Jugnot, Jean-Paul Rappeneau ou encore Jean Rochefort pour les noms les plus connus du grand public mais aussi des associations comme le Syndicat National de l'Édition Phonographique, la Société Civile des Producteurs Phonographiques, le Syndicat de l'Édition Vidéo Numérique... se veut l'expression de leur " colère " vis-à-vis des positions défendues par le Parti socialiste.

La licence globale que le PS a tenté de réintroduire sous l'appellation contribution collective est notamment fustigée :

" La licence globale ou contribution créative consiste à instituer un forfait obligatoire, qui devrait être versé par tous les abonnés à l'Internet, contre un droit d’utilisation sans limites et sans cadre de toutes les œuvres cinématographiques, musicales et bien d'autres encore. Une telle mesure irait à l'encontre de toute régulation de nos secteurs culturels, en particulier celui du cinéma, qui figurent parmi les plus dynamiques au monde mais sont également fragiles. "

Selon les signataires de la lettre :

" Nous avons le sentiment que le Parti socialiste, celui-là même qui était porteur de la loi Lang du 3 juillet 1985 sur les droits d'auteur et les droits voisins, a décidé de tourner le dos au monde de la création et des industries culturelles. "