Hewlett-Packard avait une belle occasion de séduire le public, en lançant une offre de transition gratuite depuis Windows XP vers Windows Vista. Hélas, le premier fabricant mondial de PC y est un peu trop allé avec le dos de la cuillère.


Largesses et radineries
En dévoilant son programme "Upgrade Redemption", que l'on pourrait traduire librement par "Montée en gamme pardonnée", Hewlett-Packard, depuis peu redevenu le premier constructeur de PC de la planète, HP, donc, aurait pu se faire plein de nouveaux amis. Et clients. Aurait, seulement, car "Upgrade Redemption" (voilà un nom qui a dû être inventé dans les sous-sols du Pentagone, tant il est martial à l'oreille), qui doit pour les clients HP récents faciliter la transition de Windows XP vers Windows Vista, n'aura finalement pas toute la saveur escomptée. Ainsi, les acheteurs de PC de bureau HP et Compaq Pavilion, de même que ceux qui se sont offerts des PC affublés du Digital Entertainment Center (sous Windows XP Media Center) vont bien pouvoir basculer gratuitement vers Vista, mais le bond dans l'avenir s'apparentera davantage à un saut de puce...

Les titulaires d'une licence Windows XP Edition Professionnelle pourront passer sans frais à Windows Vista Business, et ceux qui avaient choisi Windows Media Center se verront offrir un kit de mise à jour vers Windows Vista Premium. En revanche, celles et ceux qui ont dû se contenter de Windows XP Edition Familiale devront également modérer leurs prétentions, car ils n'auront droit qu'à la version Basic de Windows Vista. Celle qui vous prive d'effets en trois dimensions, notamment... Ce sera là une double test : pour HP, d'abord, qui saura si sa—relative--pringrerie passe ou non inaperçue, et pour Microsoft, qui pourra enfin juger du réel intérêt que le grand public attache (ou non) aux derniers effets visuels à la mode à Redmond. Si personne ne se plaint de ne pas bénéficier de l'affichage chatoyant dont bénéficient les versions haut de gamme de Vista, cela voudra peut-être dire que ce n'était finalement pas cela que l'on attendait d'une nouvelle version de Windows.


Maladresses de style
Lorsqu'on sait que c'est bien Hewlett-Packard qui a demandé, au printemps dernier, à Microsoft de ne pas commercialiser Vista à la date fixée depuis des mois, pour des raisons alors inconnues, on finit par trouver cela un peu fort de café. D'autant que HP, dans un communiqué, assimile la transition vers Vista à une mise à jour de sécurité après l'apparition d'une menace virale : "HP est prêt à répondre aux questions de ses clients lors de leur transition vers Vista, par l'intermédiaire de tutoriels appliqués en temps réel au téléphone. Chaque client pourra aller à son rythme, et bénéficiera du soutien d'un spécialiste technique. Dans le passé, HP a employé avec succès cette méthode, notamment pour répondre à des épidémies virales informatiques."

Microsoft ne fait aucun commentaire sur la décision de Hewlett-Packard, pas plus que sur le vocabulaire employé, mais le consommateur risque d'y voir une exemple type de "trop peu, trop tard"...