Alors que la question de savoir si les opérateurs télécom français pourront utiliser des équipements Huawei pour bâtir leur réseau 5G n'est toujours pas clairement tranchée, ces derniers entendent forcer le gouvernement à se prononcer en déposant les premières autorisations auprès de l'Anssi pour des équipements du groupe chinois, rapporte le journal Les Echos.

Après validation durant l'été, la loi "Huawei" (même si elle ne cible pas explicitement l'équipementier chinois) a été promulguée la semaine dernière et impose des mesures de contrôle plus strictes des équipements. Pour autant, Huawei est-il officiellement écarté ou peut-il fournir au moins certains matériels ?

5G

Pour le savoir, et puisque le gouvernement français ne donne pas d'indications, les opérateurs vont déposer des demandes incluant le groupe chinois. SFR a déjà adressé des dossiers pour Nokia et Huawei tandis que Bouygues Telecom, grand utilisateur d'équipements Huawei pour sa 4G, s'apprête à faire de même.

Même Orange, qui a pourtant écarté l'idée d'utiliser les équipements du géant chinois, voudrait déposer une demande concernant Huawei pour "comprendre les règles du jeu et ne pas être bloqués ensuite".

Aux Echos, on explique que les opérateurs sont coincés entre l'apparente neutralité du gouvernement et une réalité des contrôles qui pourrait de fait bloquer Huawei sans le dire, à coup de refus d'autorisations par l'Anssi, histoire de ne pas fâcher ou défier ouvertement les autorités chinois

Ils veulent donc savoir s'ils pourront continuer de faire appel à Huawei ou changer de fournisseur, ce qui s'annonce coûteux. L'Anssi a deux mois pour examiner les données et formuler une réponse...ou son absence, qui a valeur de refus.

Les quatre acteurs français comptent déposer dès à présent leurs demandes pour obtenir une réponse avant le lancement de l'enchère pour les fréquences 5G, prévue au printemps 2020 et s'organiser en conséquence...

Source : Les Echos