L'équipementier télécom Huawei a connu un fort développement ces dernières années mais doit faire face à des critiques de plus en plus directes concernant ses rapports supposés avec l'armée chinoise et des craintes d'espionnage via ses équipements présents dans les réseaux mobiles du monde entier.

Plusieurs fois, la société a été écartée de contrats de fourniture concernant des coeurs de réseau de télécommunications sur la crainte de backdoors et d'analyse du trafic transitant par ses équipement. Aux Etats-Unis, l'équipementier est sous étroite surveillance, jusque dans ses moindres acquisitions de sociétés tandis qu'en France un rapport recommande d'écarter les équipementiers chinois des contrats d'équipement les plus sensibles.

D'autres pays, comme l'Australie ou l'Inde, ont également mis en avant leurs intérêts nationaux pour écarter Huawei de grands contrats d'équipement télécom.


Entrer en bourse pour se faire accepter
Face à ces contraintes grandissantes qui ont tendance à freiner sa croissance et les opportunités en Occident, le groupe Huawei réfléchirait à son entrée en bourse, ce qui rendrait sa gouvernance plus visible et limiterait les accusations de liens et de financements occultes en rendant ses comptes et ses décisions publics.

Actuellement, Huawei est une société au capital détenu par ses salariés et n'est pas cotée en bourse. Elle n'est donc pas tenue de fournir des rapports financiers trimestriels comme la plupart des acteurs occidentaux. Cette opacité de fait est régulièrement considérée comme un élément à charge dans les insinuations qui lui sont faites.

En entrant en bourse, Huawei serait amenée à diffuser de nombreux documents sur son fonctionnement et pourrait limiter les critiques, après avoir déjà plusieurs fois tenté de montrer sa bonne volonté, et elle pourrait être alors mieux acceptée.

Cependant, note le Wall Street Journal, ce n'est pas la première fois que la société considère son introduction en bourse, qu'elle a toujours fini par repousser. A noter qu'un rapport aux Etats-Unis doit se prononcer sur le danger potentiel que représentent les équipementiers télécom chinois sur la sécurité nationale doit rendre ses conclusions la semaine prochaine.