Pour IBM, les logiciels propriétaires, c'est bien mais ce n'est pas assez...


IBM, la compagnie détentrice du record du monde en matière de propriété intellectuelle, loin devant ses concurrents, pense qu'il est temps d'apprendre à partager.

Irving Wladawsky-Berger, vice-président en charge de la technologie et de la stratégie chez IBM, estime que l'époque où Big Blue pouvait tout faire tout seul est révolue. Le mot d'ordre du jour est "coopération", a-t-il martelé à l'Open Source Business Conference de San Francisco, ce mercredi 6 avril.

"A une certaine période", confie-t-il, "il y a dix ans environ, tout le monde ne jurait que par la propriété intellectuelle et les logiciels propriétaires, pour se protéger de la concurrence. A présent, si vous voulez vous inspirer de toute cette énergie que l'open-source déploie, il vous faut mettre de l'eau dans votre vin, trouver le juste milieu entre propriété et ouverture, collaborer".

Et IBM de montrer l'exemple.

Après avoir promu de façon agressive Linux pendant des années, et y avoir détaché des centaines de ses programmeurs afin de l'améliorer, IBM a lancé le projet Eclipse (voir notre news: "Sun critique à l'égarde de la GPL"). Dans le même temps, IBM a vendu (et continue de le faire) bon nombre de logiciels propriétaires, dont la suite WebSphere (application Internet clé-en-main) et les bases de données DB2.

Sur le terrain légal, IBM adopte aussi une attitude mitigée: la compagnie a récemment autorisé la communauté open-source à accéder librement à 500 de ses brevets logiciels, mais elle continue de remporter la palme du nombre annuel de dépôts de brevets.

Dans son discours, Mr Wladawsky-Berger décrit le phénomène comme "une sorte de nouveau cycle d'innovation", dans lequel les compagnies comme IBM avancerait à la tête des armées du logiciel libre.

"Notre force réside dans notre investissement en terme de ressources humaines dans l'open-source", dit Mr Wladawsky-Berger. "Nous donnons aux communautés du 'libre' les moyens d'améliorer leur offre. Puis nous concevons des solutions propriétaires qui viennent coiffer les logiciels proposés par l'open-source. Au fur et à mesure que ces produits commerciaux cesseront d'être rentables, nous en ferons don à la communauté, et un nouveau cycle commencera".

Cette vue est partagée par d'autres grands de l'industrie informatique. Mardi, à l'occasion de la même conférence, Jonathan Schwartz, le président de Sun Microsystems (voir notre news: "Sun critique à l'égard de la GPL", bis!), encensait ce qu'il aime appeler l'âge de la participation, où l'engouement pour le logiciel libre draine à lui de nouvelles forces chaque jour.

Même Novell, qui a en quelque sorte 'acheté' son ticket d'entrée dans l'open-source (par ses acquisitions de Ximian et Suse Linux), croit à ce modèle hybride. Des cadres de la firme ont comparé le phénomène à la montée des eaux lors d'une inondation: "tout ce qui est au sec peut encore être vendu; ce qui est sous l'eau est irrémédiablement perdu"...

Source : CNET News