A l'heure où la guerre des formats DVD fait rage du côté des fabricants et que la sauvegarde de nos données est devenue presque une banalité et d'une facilité déconcertante, ayons une pensée pour celles et ceux qui, au fond de leurs laboratoires, travaillent à la sauvegarde de la mémoire audiovisuelle française. Coup de projecteur (et coup de chapeau) aujourd'hui sur l'INA et son vaste programme de numérisation.


Ina2 L'INA (Institut National de l'Audiovisuel) entreprend depuis 2001 la sauvegarde numérique de toutes ses archives, une opération devenue nécessaire du fait de l'usure du temps. Et la masse d'informations est énorme ! L'INA conserve quelque 1,5 million d'heures de programmes radio et télé dont les archives de la radio et de la télévision depuis plus de soixante ans, mais également celui de la presse filmée de la période de l'Occupation.

On comprend alors tout l'intérêt patrimonial d'une telle opération. Mais c'est également d'un point de vue commercial que la sauvegarde est importante. Via le site professionnel de l'INA Inamedia.com, les diffuseurs, les producteurs, les créateurs et les éditeurs ont la possibilité d'avoir directement accès à 250.000 heures de programmes et à 5 millions de notices diverses.

Autre cas de figure et au présent, lorsque la demande d’un client porte sur un programme qui n’a pas encore été sauvegardé, ce programme est d’abord sauvegardé puis numérisé dans son intégralité, avant d’être communiqué au client.

Un travail titanesque

Ina1 En tout, on estime que ce sont quelques 835.000 heures de programmes audiovisuels qui sont menacées. Une vingtaine de personnes se consacrent aux opérations de numérisation proprement dites. Elles sont soutenues par une poignée de prestataires externes, dont les sociétés VectraCom et Cognac-Jay.

Si tout semble en bonne marche pour relever ce défit, quelques freins techniques ont pourtant entravé le projet dans ses débuts. Jean-Marc Bordes, DG de l'INA explique : "Nous avons dû attendre que les normes numériques se stabilisent, afin d'offrir une solution fiable et pérenne de transfert à partir de l'analogique. A la fin des années 90, il existait une multitude de normes, dont les D1, D2, D3, D4, avant que le MPeg s'impose à nous naturellement : MPeg 1 pour le visionnage, MPeg 2 pour la qualité broadcast." C'est la société Optibase avec une carte d'acquisition digitale hardware d'origine israélienne qui se charge de la numérisation.

L'enveloppe moyenne annuelle du plan de sauvegarde et de numérisation est de 5,7 millions d'euros financés principalement par la redevance audiovisuelle.

Le contribuable est donc, sans toujours le savoir, le compagnon d'une fort belle et honorable entreprise...


Le site de l'INA
Les archives de presse filmée et de la télévision