Lehman Brothers logo Sale temps pour l'industrie de l'entertainement aux Etats-Unis ? Anthony DiClemente, analyste chez Lehman Brothers, vient de revoir fortement à la baisse les prévisions de croissance de cinq groupes de production audiovisuelle : Walt Disney, News Corp., CBS Corp., Time Warner et Viacom.

La cause de ce pessimisme ? " Les transitions entre les ventes physiques et numériques vont détruire les marges des marchés du cinéma et de la télévision, de la même manière que cela s'est passé pour l'industrie du disque ", explique-t-il dans une conférence d'investisseurs.


Déséquilibre entre branche physique et numérique

Le déclin des ventes de DVD, les bas prix de l'offre numérique, et surtout le faible coût des locations en version numérique, qui incite moins à l'achat des films ou séries télévisées, associé à la multiplication des enregistreurs permettant de zapper les publicités, formeraient un cortège funèbre à court terme pour un pan entier de l'économie de l'audiovisuel.

" Posséder une collection de films dans ce monde numérique n'est tout simplement plus aussi cool pour les jeunes adultes en tant que cible démographique future du marché ", a indiqué DiClemente. Alors, l'industrie américaine de l'audiovisuel va-t-elle subir les mêmes déconvenues que l'industrie de la musique ?

Le DVD, qui assure une grosse partie des revenus des groupes de production, est-il une espèce en voie de disparition, malgré l'apport du Blu-ray, condamnant le dynamisme des groupes de production ?


Meilleure prise en compte du marché du numérique
Si nombre d'analystes partagent en partie cette vision, certains soulignent toutefois que l'industrie de l'entertainement a très vite réagi sur le front du numérique. Là où l'industrie musicale s'est trouvée prise au dépourvu face au téléchargement numérique, des offres d'achat et de location de films sur le Net ont été rapidement mises en place à mesure que l'accès aux réseaux haut débit s'étendaient, sans compter les nombreux services de distribution alternatifs et les rythmes d'accès aux nouveautés accélérés.

D'autres avancent également la faiblesse actuelle de l'économie américaine, victime de la crise du subprime déclenchée à l''été 2007, comme explication à l'effondrement des ventes de DVD. Alors, la croissance de l'industrie audiovisuelle américaine est-elle condamnée ?

Pas du tout, rétorque Harry Cohen, gestionnaire de Clearbridge Advisors, l'un des principaux actionnaires du groupe Disney : " les gens continueront de payer pour du divertissement de qualité ". Il reste que le marché perd quelque peu confiance face à ces prévisions, les cinq groupes cités ayant enregistré un recul de leur cours à cette annonce.
Source : AFP