Logo Intel Le prochain IDF - Intel Developer Forum - se déroulera du 19 au 21 août à San Francisco. Intel offrira, en accord avec le Linux Professional Institute, des réductions sur les certifications Linux proposées par l'organisme aux participants de l'IDF. Ces formations, dispensées en fait par une ONG à but non lucratif, sont déjà plutôt abordables : 155 dollars par examen,  pour en réalité deux examens par niveau et trois niveaux en tout. Les cours enseignés sont focalisés sur l'administration système et réseau de GNU/Linux.

Étant donné qu'aucune promotion de ce genre ne devrait être disponible pour les certifications Windows, Intel semble ici confirmer son mouvement vers l'Open Source.  Pourtant, Microsoft fait partie des sponsors les plus importants de l'évènement. La firme de Redmond est d'ailleurs citée en haut de la liste des gold sponsors sur l'une des pages dédiées au prochain IDF; un paradoxe amusant puisque juste en dessous, deux paragraphes entiers, à dérouler, parlent de la promotion initiée par Intel et du Linux Professionnal Institute.


Intel tend la main à l'Open Source
logo open source Cela fait plusieurs années qu'Intel montre son intérêt pour Linux, notamment lors des différents IDF : à Pékin en 2007, Intel avait proposé le système Linux par défaut sur son projet d'UMPC maison, le MID. L'année dernière, à San Francisco, Mark Shuttleworth,  qui est à la tête de la distribution Ubuntu, s'était vu consacré un spot durant l'une des keynotes, ou conférences principales.

Intel sponsorise également Moblin, un projet consacré à Linux pour les MID, et ainsi indirectement la version mobile d'Ubuntu. Enfin, on sait qu'Intel travaille sur le noyau Linux, notamment à travers LesWatts.org, un projet chargé d'améliorer la gestion de l'énergie sous GNU/Linux et d'ainsi augmenter, entre autres, la durée de vie des batteries.


Les ordinateurs à bas prix en arrière-plan
L'intérêt d'Intel pour GNU/Linux semble donc se renforcer progressivement. Il y a vraisemblablement plusieurs raisons à cela. Tout d'abord le nouveau marché des netbooks et net-tops, ces ordinateurs basse consommation et bas prix dont la puissance matérielle n'est pas compatible avec le fonctionnement d'un système comme Windows Vista, risque de peser dans les revenus du fondeur. L'empressement de l'ensemble des constructeurs à proposer leurs propres machines sur ce segment tend à confirmer ce postulat.

Ces ordinateurs pourraient  d'ailleurs trouver de nombreux clients sur les marchés émergents. Ailleurs, ils pourraient aisément prendre place dans les classes ou dans certaines entreprises et administrations. Le fait que plusieurs gouvernements aient migré vers GNU/Linux appuie cet intérêt d'Intel. Enfin, l'ouverture et l'extensibilité du système permet à la société de participer à son développement et d'ainsi s'assurer d'un fonctionnement optimal avec le matériel qu'elle commercialise.


L'Intel Developer Forum
L'IDF, c'est en fait l'organisation de plusieurs grandes réunions annuelles pendant lesquelles le fondeur annonce ses produits et projets futurs. De nombreux spécialistes participent à ces évènements, avec notamment des conférences et discussions à la clé. Le dernier  IDF a eu lieu à Shanghaï les 2 et 3 avril derniers. Mais l'IDF est également l'occasion pour de nombreuses sociétés de se montrer aux côtés d'Intel, de discuter des innovations communes ou proposer leurs produits. Par les sociétés qu'Intel met en valeur, il est possible de percevoir une partie de sa stratégie à terme. Notons que l'IDF n'est pas ouvert à tout le monde, puisqu'il en coûte au minimum plusieurs de centaines de dollars pour participer aux trois journées.


Des gestes de bon augure pour GNU/Linux?
Si le système est fréquemment utilisé dans le monde des serveurs, GNU/Linux n'intéresserait selon les études que 0,8 à 3 % des internautes. Cette année 2008 a été pour le moment l'occasion de bons crus dans le domaine des distributions destinées au grand public. L'arrivée en masse des netbooks aurait pu être synonyme d'une hausse significative de la part de marché du système libre, mais Microsoft a logiquement réagi en proposant une version de Windows XP spécialement conçue pour le secteur et cédée à bas prix. Malgré cela, le fait que des acteurs de renom de l'informatique, Intel certes, mais aussi AMD, IBM, VIA, Dell... négligent de moins en moins le manchot, ainsi que les débats sur ce qui est appelé la vente liée permettent aux promoteurs du Libre d'espérer. Mais il est difficile de dire si tout cela suffira pour que le paysage informatique grand public soit structurellement bouleversé.
Source : APCMag