En annonçant l'acquisition de l'éditeur d'antivirus McAfee en 2010 pour 7,7 milliards de dollars, le fondeur américain Intel a affirmé que la sécurité ( tant hardware que software ) devenait le troisième pilier de sa stratégie processeurs, après l'efficacité énergétique et la connectivité.

La multiplication des appareils connectés, donc possédant potentiellement des portes d'entrée pour des malwares, impose de remettre la sécurité au coeur du développement des processeurs de prochaine génération que l'on retrouvera un peu partout au quotidien.

Justin Rattner, directeur technique d' Intel, a indiqué qu'une nouvelle technologie de sécurité était en cours de développement et qu'elle s'annonçait comme une petite révolution par rapport à ce qui se fait actuellement.

Privilégiant l'effet d'annonce et sans donner beaucoup de détails, le représentant d' Intel a promis que cette nouvelle technologie serait disponible avant la fin de l'année et qu'elle n'utiliserait pas la classique stratégie des catalogues de signatures destinées à identifier des malwares utilisée par les éditeurs d'antivirus mais qu'elle permettrait de bloquer directement les attaques de type " zero-day " pour lesquelles la menace n'a pas encore été caractérisée et ne dispose pas de cette signature.


Une combinaison hardware / software ?
La méthode d' Intel reposera sur un composant hardware, peut-être accompagné d'une partie logicielle. " Actuellement, les antivirus dépendent des signatures. Or, si vous n'avez pas encore décrit la menace, elle peut passer complètement inaperçue ", a souligné Rattner pour appuyer le fait que la future technologie d' Intel fonctionnera selon un tout autre principe : " Nous avons trouvé une nouvelle approche qui peut bloquer les attaques les plus virulentes. Elle pourra stopper les scénarios de type zero-day. Même si la menace n'est pas connue, nous pourrons l'arrêter net ".

Beaucoup de promesses mais encore peu de faits, même si les analystes sont intrigués par ce composant hardware promis par Intel, qui pourrait trouver place dans ses futures générations de processeurs.

Justin Rattner a toutefois indiqué que cette technologie était déjà en développement avant la tentative d'acquisition de l'éditeur McAfee. Ce dernier pourrait toutefois être plus ou moins impliqué dans le projet.

On peut également se demander si cet aspect sécurité ne pourra pas jouer un rôle pour mettre en avant les processeurs Intel dans sa tentative de s'implanter sur le marché de la téléphonie mobile et des gadgets nomades ( tablettes, MID... ) face aux processeurs ARM. Justin Rattner a en tous les cas fait explicitement référence à tout un ensemble de débouchés bien au-delà du marché des PC.

Source : InfoWorld