Le nouveau processeur Intel Xeon dual-core se révèle moins performant, et plus gourmand, que prévu.

Dernier-né des puces Intel destinées aux serveurs, le Xeon dual-core de la famille "Paxville" fait l'objet d'une série de tests chez certains de nos confrères américains. Et leur première impression est, disons... mitigée.

En cause, tout d'abord, la consommation électrique de ce processeur de dernière génération. Intel annonce à ce sujet des pics à 150 watts, ce qui, s'agissant d'un puce à deux unités de calcul (les fameux dual-cores) appelée à motoriser des serveurs, n'a rien d'exagéré. Pourtant, à l'usage, il apparaît que ce chiffre est, au mieux, optimiste, au pire, totalement farfelu, puisque les mesures effectuées par les sites GamePC et The Register montrent que le Xeon dual-core "Paxville" engloutit en réalité 400 watts en permanence, y compris lorsqu'il n'est sollicité par aucune tâche particulière!

Par comparaison, son rival direct chez Advanced Micro Devices (AMD), l'Opteron dual-core, équipé il est vrai de la technologie "Power Now!" de gestion de l'alimentation électrique, ne dépasse pas 170 watts dans les mêmes conditions.

Plus inquiétant encore, la fonction EIST (Enhanced Intel SpeedStep Technology), proche du Power Now! d'AMD, semble ne pas fonctionner sur les Xeon dual-core essayés, avec les conséquences que l'on imagine, tant en consommation qu'en dégagement de chaleur.

Il y a quelques semaines, Intel avait pourtant affirmé haut et fort que la course au gigahertz ne l'intéressait plus, et qu'il comptait porter la compétition avec ses principaux concurrents sur un autre terrain, celui du "rendement", autrement dit le rapport entre la consommation électrique et le travail effectué. Apple, qui a annoncé au printemps dernier son intention de quitter IBM/Motorola et leurs PowerPC pour Intel, doit commencer à se demander s'il a bien fait...

De fait, comme Intel l'a admis à demi-mot, le "Paxville" est en quelque sorte un brouillon, et les "vrais" Xeon dual-core n'apparaîtront qu'en 2006, avec cette fois (') toutes les qualités requises. Ceci étant, venant du premier fondeur mondial, on s'attendait à mieux.

Bien sûr, du côté de Santa Clara, on commençait à trouver agaçantes les remarques qui fleurissaient ici ou là, selon lesquelles Intel était à la traîne d'AMD dans le domaines des processeurs dual-core. Sortir rapidement une puce pour serveur reprenant cette technologie était important en terme d'image et de marketing, mais il se pourrait qu'on ait un peu mis la charrue avant les boeufs, chez Intel.

L'autre motif de déception à propos de ce nouveau Xeon dual-core, c'est que contrairement à ce qu'annonce son fabricant, il n'apporte semble-t-il pas grand'chose en terme de rapidité et d'efficacité par rapport à ses prédécesseurs... et ses concurrents de chez AMD. A tel point que, selon les tests menés par GamePC, le plus puissant des Xeon dual-core (2,8GHz) est moins performant que le plus rapide des Opteron (2,4GHz).

Dernier point, d'importance: aucune rétro-compatibilité n'est assurée --ni prévue-- avec les anciennes architectures Xeon. En d'autres termes, les entreprises intéressée par le dual-core devront casser (un peu plus) leur tirelire, à hauteur de 400 à 500 dollars, pour s'offrir une plate-forme compatible. Les acheteurs récents de Xeon single-core (une seule unité de calcul) sur Socket-604 apprécieront.

Si on ajoute le fait qu'aucune carte-mère supportant ces nouveaux Xeon dual-core n'est encore commercialisée...

L'intégralité du test de GamePC est disponible ici.




Source : Slashdot