Suite à une plainte déposée par Opera Software, la Commission européenne a formulé des accusations à l'encontre de Microsoft, considérant que : " la vente liée d'Internet Explorer avec Windows, qui a pour effet d'équiper d'Internet Explorer 90 % des PC dans le monde, porte préjudice à une concurrence par les mérites entre navigateurs Web concurrents dès lors qu'elle confère à Internet Explorer un avantage artificiel en matière de distribution, avantage que les autres navigateurs Web sont incapables d'offrir ".

Le géant américain du logiciel a désormais jusqu'au 28 avril 2009 pour faire part de sa réponse à l'exécutif européen qui a accepté l'expertise de parties tierces que l'on sait hostiles à Microsoft avec la Fondation Mozilla, Google et plus récemment l'ECIS (European Committee for Interoperable Systems). L'ECIS qui compte parmi ses membres plusieurs éditeurs dont Oracle a apporté son soutien à la CE dans ses conclusions préliminaires d'abus de position dominante.

Oracle, c'est aussi un nom que l'on retrouve dans la liste des membres de l'Association for Competitive Technology. L'association basée aux États-Unis qui défend les intérêts des sociétés technologiques a toutefois un propos bien différent de celui de l'ECIS concernant le cas Microsoft (également membre de l'ACT), et a obtenu le droit de l'exposer à la Commission européenne. Un soutien pour Microsoft même si les quelques arguments présentés en sa faveur sont pour le moment peu convaincants.


La voix qui prend la défense de Microsoft
L'ACT estime que le fondement même de la plainte européenne contre Microsoft a " quelque chose de surréaliste ", soulignant qu'Internet Explorer n'est plus le numéro 1 des navigateurs dans le Vieux Continent. Une affirmation basée sur une étude StatCounter dans laquelle Firefox 3 apparaît comme le navigateur le plus utilisé en Europe. Pour l'ACT, c'est aussi la preuve que le marché européen est suffisamment dynamique.

Notre confrère LeMondeInformatique ne manque pas de pointer du doigt la faiblesse de l'argumentation de l'ACT avec une étude StatCounter qui en réalité indique que pour l'ensemble des versions, la part de marché d'IE est encore supérieure à celle de Firefox (version 2 et 3 réunies). Par ailleurs, il n'en reste pas moins qu'IE est imposé aux utilisateurs de Windows qui demeure l'OS ultra dominant sur le marché du PC.

Un autre argument que met en avant l'ACT est le fait qu'une éventuelle disparition d'IE de Windows pourrait porter préjudice aux développeurs travaillant sur la plateforme Windows : " Le code  qui comprend Internet Explorer inclut des fonctionnalités dont de nombreux développeurs tirent parti via les API. Si ce code est enlevé, il pourrait les obliger à réécrire et tester de nouveau leurs applications ".