La bataille des brevets engagée par Apple contre HTC cache un enjeu plus profond : une guerre des plates-formes mobiles et des innovations qui y sont portées. Le fait que l' ITC ( International Trade Commission ) ait publié un avis préliminaire favorable à Apple suggère que la situation pourrait se dégrader et obliger le fabricant taiwanais à négocier de lourds droits de licence.

Cette hypothèse, qui vient de prendre de la consistance, inquiète d'autres fabricants qui comptaient miser une grande partie de leur stratégie sur Android mais qui commencent à prendre la mesure des risques encourus.

C'est le cas des fabricants chinois, qu'ils produisent sous leur propre nom ou en marque blanche pour les opérateurs, rapporte Digitimes, citant un article d'un journal chinois. Certains d'entre eux craignent de se retrouver pris au piège de litiges concernant Android et envisagent des options alternatives.


Diluer le risque
Cela revient à réduire le soutien à Android pour se tourner vers d'autres possibilités comme Windows Phone Mango, qui pourrait donc bénéficier d'un soutien inattendu. Les fabricants souhaitent également renforcer leurs liens avec les opérateurs par la personnalisation de leurs terminaux et obtenir leur protection par des accords croisés.

Enfin, il reste l'option de développer son propre OS mobile ( quitte à le faire sur une base existante ), ou de compter sur un OS local, une idée qui fait particulièrement son chemin en Chine, où l'on a à coeur de disposer de ses propres technologies.

Cependant, d'autres estiment que la bataille se joue à des niveaux trop élevés pour que les petits fabricants chinois soient inquiétés. En revanche, la décision de l' ITC pourrait conduire à faire augmenter le coût de l'adoption d' Android, stratégie mise en place par les concurrents de Google et qui leur permet de bénéficier de substantielles retombées financières.

Faute de pouvoir rivaliser sur les volumes et le taux d'adoption, c'est donc en tentant d'asphyxier Android sous les plaintes et les royalties que se joue la guerre du marché des smartphones.

Source : Digitimes