En dévoilant son intention de ramener les coûts de l'itinérance (ou roaming) en Europe sur ceux des communications nationales, la commissaire européenne Neelie Kroes a touché un point sensible chez les opérateurs mobiles, déjà agacés de se retrouver avec le barème plafonné de l'Eurotarif qui fixe le coût maximum des communications passées en itinérance dans la zone Europe.

Ces plafonds sont amenés à baisser d'année en année et le projet de Neelie Kroes vise à abolir les surcoûts dès 2015 / 2016 alors que cette activité a toujours été très rentable pour les opérateurs mobiles. La critique de l'encadrement de l'itinérance par Bruxelles est un argument régulier dénonçant une régulation trop favorable aux consommateurs, les opérateurs affirmant que le jeu de la concurrence suffirait à équilibrer le marché.

L'abolition des surcoûts du roaming est donc la nouvelle bête noire des opérateurs mobiles qui se sont lancés dans un lobbyisme actif pour la retarder ou en affaiblir la portée. La réunion entre ces derniers et Neelie Kroes ce week-end a donc largement porté sur ces questions.

Selon le journal Les Echos, ils ont notamment fait valoir que la dernière décision concernant l'itinérance datait de 2012 et qu'il faudrait déjà tirer le bilan de son efficacité avant de rajouter de nouvelles règles. Sous-entendu : l'échéance de la fin des surcoûts du roaming à 2015-2016 qui devrait être proposée dans le projet attendu en septembre aurait intérêt à être repoussée.

L'heure est aux discussions mais la thématique du marché télécom européen unique ayant pris de la vigueur, la fin des surcoûts du roaming est l'une des voies d'accès à cette évolution. On peut donc penser que Neelie Kroes se laissera peu émouvoir par les requêtes des opérateurs, en dehors de quelques concessions de calendrier. Pendant ce temps, le plafond des coûts de communication en itinérance en Europe a encore été réduit au 1er juillet 2013.