Apple a récemment dévoilé une nouvelle mouture de son logiciel de téléchargement musical iTunes, sur fond d’interrogations quant au respect de la vie privée.

Il y a quelques jours, Apple Computer présentait conjointement une version plus sûre de son lecteur multimédia QuickTime et de son logiciel de téléchargement musical iTunes. Ce dernier s’attire aujourd’hui quelques critiques, tant il apparaît qu’il se montre bavard quant à vos choix musicaux.

iTunes comprend toujours le MiniStore, cette petite fenêtre dans laquelle sont affichés des liens vers des chansons ou albums proches de ceux en cours d’écoute, ou ayant déjà été téléchargés par l’internaute. Pour présenter cette sélection, le logiciel doit pouvoir communiquer vos choix antérieurs à Apple, et recevoir en retour des recommandations.

L’intention est louable, mais le fonctionnement pour le moins opaque du système l’est un peu moins. C’est pour cette raison qu’iTunes essuie autant de critiques aujourd’hui, car il apparaît que vos artistes et chansons préférés ne sont pas les seules informations relayées par iTunes : à chaque transmission, peuvent également être (r)envoyés votre numéro de client iTunes, votre adresse e-mail (elle est indispensable pour souscrire un compte iTunes), votre numéro de carte bancaire…

Ce qu’il est reproché à Apple n’est pas tant l’envoi de ces informations, d’autant qu’elles se font, pour les données sensibles, sous forme sécurisée, que le fait qu’à aucun moment l’internaute ne soit prévenu de l’expédition de toutes ces informations.

Apple se défend de stocker ces données, et indique se contenter de s’en inspirer en temps réel pour proposer des choix musicaux, mais un journaliste, par ailleurs client d’iTunes, fait à juste titre remarquer que si la démarche émanait de Microsoft ou de RealNetworks, le public exigerait des éclaircissements.

Ce système de transmission de données n’affecte pas seulement la version pour Mac d’iTunes : celle destinée à Windows le contient aussi.

On se souviendra en outre qu’en 1999, RealNetwork avait déjà été poursuivi en justice, après avoir inclus dans son logiciel RealJukebox une telle traçabilité ; là encore, c’était plus le caractère secret de la chose que la procédure elle-même qui était en cause.

Au moment où étaient écrites ces lignes, les conditions d’utilisation d’iTunes ne recensent toujours pas ces possibilités de transmissions de données personnelles vers le site d’Apple, privant de fait le consommateur d’informations quant à ce que lesdites données deviennent un fois envoyés, et quant à l’usage qui en est fait. La dernière version en date d’iTunes (6.0.2) se vante d’une meilleure stabilité et d’une sécurité améliorée, mais ne fait nulle part mention de la façon dont fonctionne le MiniStore.

Apple, sur son site Internet, explique cependant les tenants et les aboutissants de l’histoire. Il y explique également comment désactiver cette fonctionnalité controversée.

Reste à mentionner cette particularité dans les conditions d’utilisation du programme, de manière à ce que l’internaute moyen sache à quoi il s’engage en installant iTunes sur son ordinateur…



Source : CNET News