La mesure phare du projet de loi Création et Internet est la riposte graduée, même si le ministère de la Culture dans sa communication préfère parler de réponse graduée.

Selon un schéma voulu pédagogique pour faire prendre conscience à l'internaute que le téléchagement illégal... c'est mal, les internautes pirates vont recevoir un premier avertissement par voie de courrier électronique. En cas de récidive, une lettre recommandée tentera une ultime fois de les rappeler à l'ordre avant que la sanction finale ne tombe avec la suspension de leur accès à Internet.

Alors le recours à l'adresse IP pour identifier les futurs délinquants est sujet à caution et que divers aménagements sont susceptibles de venir se greffer à cette riposte graduée, le principe est là et le site Jamendo le reprend à son compte pour, non sans un certain sens de l'humour, mettre en place le remerciement gradué.

Le site communautaire qui propose au téléchargement gratuit et légal des milliers de titres sous licences creative commons veut une nouvelle fois faire la preuve que " télécharger sur Internet n'est pas toujours synonyme de piratage " avec notamment sa propre " alternative innovante dans l'économie numérique ".


Les trois étapes du remerciement gradué :
" La première : pour un titre téléchargé via Jamendo, l'internaute recevra un mail de remerciement. Pour la deuxième, inspirée par l'envoi de courrier recommandé, il s'agira d'envoyer par la poste à l'internaute une lettre de remerciement ainsi qu'un kit du complice (stickers, outils de promotion...). Dernière mesure, un mois d'abonnement Internet sera remboursé si un multi-récidiviste convainc un lieu public (bar, restaurant, ...) de devenir un espace de culture libre grâce à Jamendo PRO. "

En dehors du circuit des sociétés du type Sacem, la licence Jamendo PRO permet de disposer de musiques originales afin d'habiller une vidéo (à partir de 3 euros), et donc de sonoriser un établissement (à partir de 96 euros).

Au-delà de l'initiative de remerciement gradué, pour Sylvain Zimmer, le fondateur de Jamendo, le message est des plus sérieux :

" On souhaite montrer qu'il y a une alternative entre le tout répressif et le tout permissif, et qu'il existe des artistes qui ont tout compris au Web, grâce aux dernières innovations technologiques. [...] Il souffle sur le Web un vent de partage, d'interactivité, de liberté créative qui doit être encouragé, et non freiné par une classe politique déconnectée des réalités de l'Internet et manipulée par les puissants lobbys du disque, dépassés par un monde en pleine mutation. "