Pour la première fois dans l'histoire du Japon, une injonction judiciaire vient de viser une installation nucléaire récemment relancée avec l'aval de l'Autorité de la Régulation Nucléaire.

Un tribunal a donc ordonné ce mercredi l'arrêt de deux réacteurs pour des raisons de sécurité, et ce alors même que l'autorité de régulation nucléaire venait de donner son aval pour le relancement de ces derniers. Pour le juge en charge du dossier, le spectre de la catastrophe de Fukushima aura pesé lourd dans la décision.

réacteur Takahama

Les réacteurs en question sont les éléments 3 et 4 de la centrale de Takahama exploités par Kansai Electric Power. On ne sait actuellement pas si la société compte faire appel de la décision. Kepco n'aurait ainsi, aux yeux du juge, pas fourni de preuves suffisamment convaincantes du côté des simulations de tremblements de terre ni des éléments de sécurité déployés sur les sites.

Des associations écologiques avaient d'ailleurs mis en avant ces faits avant que le tribunal ne se saisisse du dossier. Le réacteur numéro 3 avait été remis en service en janvier 2016 puis le réacteur numéro 4 en février, ce dernier avait rencontré une avarie et avait été stoppé trois jours plus tard.

Le Japon affiche ainsi une prudence, voire une forte méfiance envers le nucléaire depuis l'incident de Fukushima, et le programme de relance des sites à travers l'archipel rencontre de nombreuses difficultés et retards. Reste désormais à savoir si les politiques de réorientation des postes de production énergétiques vers les énergies renouvelables permettront au Japon de combler les manques du nucléaire, ou même de le remplacer totalement.