Devant la moue songeuse affichée par le Congrès américain, l'administration Bush a décidé de faire machine arrière, et de ne plus commander les 30.000 PC qu'elle envisageait d'acheter au fabricant chinois Lenovo.


Délit de faciès '
Un milliard trois cent millions de dollars US. C'est la somme qui va échapper à Lenovo, après l'annonce par le gouvernement américain de l'annulation d'une commande portant sur plus de 30.000 stations de travail fixes et mobiles, destinées au Département d'Etat (la diplomatie américaine), et sensées équiper ses ambassades et consulats de par le monde. Il y a quelques semaines, déjà, certains parlementaires du Capitole de Washington faisaient remarquer que commander des PC à une firme chinoise, dont les deux-tiers du capital sont détenus par un organe officiel directement affilié au gouvernement de Pékin, n'était peut-être pas une si bonne idée, dans un contexte plutôt tendu entre les deux pays, sur fond de querelles à l'intérieur de l'Organisation Mondiale du Commerce, à laquelle la Chine a récemment adhéré.

Lenovo, dont le quartier-général mondial est basé aux Etats-Unis, et qui a repris l'an passé l'activité PC d'IBM, jurait que tant les produits destinés à l'administration américaine que les procédures de support technique seraient en totale conformité avec les impératifs formulés par ce délicat client. Lenovo n'a pour l'instant pas commenté la résiliation de cette commande, mais ne s'était pas privé, voici quelques semaines, pour critiquer ce qu'il considérait comme une manoeuvre discriminatoire.

Il est vrai qu'un milliard par ci, un milliard par là... Si ça continue, on va finir par parler d'argent...