Cas d'école
Situations
rencontrées par plusieurs enseignants : sous prétexte de
prise de notes, les étudiants profitent en réalité
du réseau Wi-Fi de leur établissement pour s'adonner
sans vergogne sur leur ordinateur portable à des activités
ludiques comme le poker en ligne qui est très en vogue
Outre-Atlantique. Des scénarios ubuesques qui aux dires des
professeurs américains connaissent une croissance
exponentielle.
Des
étudiants, pas des sténographes
Au
delà de cette anecdote qui incrimine plutôt
l'indiscipline et le manque de sérieux de certains élèves,
ce qui après tout ne date pas d'aujourd'hui, June Entman et
Charles Mooney, tous deux professeurs de droit respectivement à
l'université de Menphis et de Pennsylvanie, légitiment
la radicalisation de leur avis négatif vis à vis de
l'implantation scolaire des portables, par des arguments beaucoup
plus convaincants et non dénués d'intérêt.
Au cours d'un procès auquel il avait participé en qualité d'expert, Mooney avait demandé à la greffière, lors d'une pause, si elle trouvait le cas jugé intéressant. Cette dernière avait répondu qu'elle ne se souvenait pas de ce qu'elle avait tapé. Il n'en fallait pas plus pour le professeur qui a interdit l'usage des laptops dans ses classes deux années durant. Dans un souci d'investigation plus approfondie et face à la grogne d'une partie de ses étudiants, Mooney a toutefois fait preuve, à titre expérimental, de flexibilité, en réintégrant l'année dernière le dit objet, sa conclusion ne souffre d'aucune ambiguité : " ne les autorisez pas ".
Touche
pas à mon laptop
Les
premiers concernés ne s'en laissent pas compter pour autant et
si Entman a voulu se montrer aussi intransigeante que son confrère
en suivant ses préceptes, elle s'est exposée à
une véritable fronde de la part de ses étudiants dont
une partie est même allée jusqu'à déposer
une plainte qui n'a pas été retenue, en sus des diverses
pétitions qui ont circulé sur le campus.
De son côté, Entman, loin d'être impressionnée, n'en démord pas : " mon souci était que mes étudiants se concentraient plus sur la saisie informatique de mes mots plutôt que d'essayer de les comprendre, les analyser et ainsi émettre des opinions ".
Il n'empêche que les outils Hi-Tech " mobiles " commencent à s'installer durablement dans le paysage universitaire américain, à l'instar des iPods qui sont utilisés pour enregistrer les cours. Ce qui est considéré comme le plus vieux métier du monde ( ce n'est pas celui auquel vous pensiez ' ) n'aura vraisemblablement d'autre choix que de s'adapter.
Certes, les distractions ne manquent pas pour égayer un cours ( bataille navale, championnat de dextérité dans la manipulation du stylo, ... ) mais l'ordinateur portable en accaparant encore autant l'attention ne serait-il pas la boîte de Pandore '