Doris lessing La semaine dernière, la britannique Doris Lessing, était invitée à Stockholm pour recevoir son prix Nobel de littérature. Pour cause de problèmes de santé, la romancière âgée de 88 ans n'a pu s'y rendre et c'est son éditeur qui a lu à sa place un discours préparé par ses soins et intitulé, Comment ne pas gagner le Nobel.

Dans un véritable plaidoyer en faveur du livre, Lessing a mis en exergue cette contradiction qui veut que les populations les plus pauvres de la planète ne réussissent pas à étancher leur soif intarissable de lecture faute de livres, alors que les plus riches en disposent à profusion mais ne daignent pas y porter grand intérêt, ne se rendant pas compte de la chance qu'elles ont.

Dénonçant une culture de la fragmentation, Lessing s'est émue de ce triste constat dans une société où il est fréquent que les jeunes hommes et les jeunes femmes qui ont bénéficié d'années d'études ne sachent rien du monde, n'aient rien lu, ne connaissent qu'une spécialité ou une autre, les ordinateurs par exemple.


Le livre vs Internet ?
Pour Doris Lessing, la télévision, les ordinateurs et Internet constituent une véritable révolution, mais une révolution comme l'humanité en a connu tant d'autres, et de déplorer que ce tournant ne soulève pas plus de questions : " Nous n'avons jamais pris une seule fois le temps de nous demander : Comment allons-nous, comment nos esprits vont-ils évoluer avec la nouveauté d'Internet ".

En évoquant l'Internet, Lessing est ainsi loin d'être tendre, une nouveauté qui pour elle a séduit toute une génération pour la convertir à ses inepties, au point que même des êtres tout ce qu'il y a de plus raisonnables avoueront que, une fois accrochés, il leur est difficile de se déconnecter, et qu'ils peuvent se laisser entraîner à passer une journée entière à bloguer, à bluguer, ... .