C'est l'Université Carnegie Mellon qui est à l'origine de l'initiative : développer une intelligence artificielle capable de battre les meilleurs joueurs de poker au monde dans sa variante Texas Hold'em.
Jusqu'ici, l'IA s'était attaquée à des jeux qui proposaient des "informations complètes", à savoir des données à étudier avec des coups à anticiper, chaque joueur ayant accès à l'ensemble des informations qui entourent le jeu. Au Poker, ce n'est pas vraiment le cas : chaque joueur dispose d'une main fermée, à quoi s'ajoute le hasard des cartes distribuées chaque tour... En relativisant, le poker n'est qu'un jeu de calcul de probabilité : chaque joueur dispose d'une main de départ plus ou moins forte, avec un pourcentage de faire évoluer cette dernière jusqu'à en dévoiler le résultat.
Les chercheurs ont ainsi créé Libratus, sur les bases d'une autre IA dédiée au Poker baptisée Claudico qui avait initié le travail en 2015 avec des résultats peu concluants. En associant le programme à la puissance de calcul du supercalculateur Bridges de l'Université de Pittsburgh, Libratus a pu exprimer tout son potentiel.
Entre le 11 et le 30 janvier, Libratus a ainsi affronté des joueurs de poker professionnels réunis autour de la variante Hold'em sans limites, soit plus de 10^160 combinaisons possibles. Au total, 120000 mains différentes ont été échangées et Libratus aura encaissé plus de 1,7 million de dollars en jetons bien devant les champions affrontés.
