Au site jaimelesartistes.fr voulu par le Ministère de la Culture et de la Communication afin d'éduquer et sensibiliser " la jeunesse " sur les conséquences de la pratique du téléchargement illégal d'oeuvres, on pouvait déjà opposer Dédé, Ca-va-couper.fr de l'association de consommateurs UFC-Que Choisir. Un site parodique pour dénoncer non pas la réponse graduée mais la répression graduée telle que prévue par le projet de loi Création et Internet. Numerama qui milite contre ce projet de loi, y va aussi de sa pierre à l'édifice en lançant : jaimelesinternautes.com.

La formule est directement inspirée des propos de l'eurodéputé Guy Bono qui estime que l'amendement au Paquet Télécom qu'il a fait voter par le Parlement européen est incompatible avec la réponse graduée et sa sanction de coupure d'accès à Internet voulue par la France, sous la gouverne d'une autorité administrative.

" Le gouvernement cherche avec ce site (ndlr : jaimelesartistes) à opposer les créateurs et les internautes alors même que ces derniers sont souvent les plus grands consommateurs d'œuvres culturelles. Une industrie qui part en guerre contre ses consommateurs ne peut que perdre. Contrairement au gouvernement, j'aime les artistes et les internautes aussi ! ", avait déclaré Guy Bono.

Avec jaimelesinternautes.com, Numerama se défend de faire l'apologie du téléchargement illégal mais s'indigne essentiellement de la réponse apportée dite graduée, arguant que :  " aucun Etat quel qu'il soit ne devrait mettre en place une machine à condamner massivement ses citoyens (1000 internautes par jour) sans apporter de preuve solide du délit supposé, et sans donner à l'accusé la possibilité de se défendre avant l'application de la sanction. Ni le piratage ni aucun délit ne justifie de contourner l'ordre judiciaire et les règles fondamentales des droits de la défense. "

Numerama rappelle que le budget prévu pour le seul fonctionnement de l'autorité administrative Hadopi est de 6,7 millions d'euros par an, au minimum.