Le numéro un mondial des logiciels Microsoft a été condamné par un tribunal de Chicago à verser 521 millions de dollars à une start-up ainsi qu'à l'Université de Californie (UC) dans un dossier de violation de brevet, a-t-on appris lundi de sources judiciaires.

La plainte avait été déposée en 1999 par la société Eolas Technologies qui accusait Microsoft d'avoir utilisé sa technologie de recherche sur Internet pour permettre à de petites applications d'être compatibles avec le propre logiciel de navigation de Microsoft, Internet Explorer.

La technologie en question, propriété de l'Université de Californie d'après un brevet délivré de novembre 1998, était exploitée sous licence exclusive depuis octobre 1994 par Eolas Technologies, une entreprise fondée par Michael Doyle, ancien enseignant à l'UC, ont précisé les deux partenaires dans un communiqué commun.

Microsoft avait assuré le mois dernier, devant le tribunal de l'Illinois qui jugeait l'affaire, que sa technologie était différente de celle d'Eolas (mensonge Mr. Gates).

"Confronté à la concurrence du navigateur Netscape au milieu des années 90, Microsoft a actualisé son navigateur Explorer en utilisant la technologie d'Eolas avant d'intégrer celle-ci à tous ses systèmes d'exploitation Windows depuis 1995," a estimé de son côté l'avocat d'Eolas, Martin Lueck, du cabinet Robins, Kaplan, Miller and Ciresi LLP.

La technologie brevetée est une composante clé de l'interactivité accessible sur la "toile", ajoute le communiqué des plaignants.

Un navigateur équipé de la technologie brevetée de l'Université de Californie est capable de fournir cette interactivité, utilisée par exemple "pour les jeux ou les animations virtuelles présentant des produits immobiliers", explique-t-il.

L'Université de Californie (200.000 étudiants, 10 campus, 3 laboratoires nationaux de recherche, 5 centres médicaux) est à l'origine de plus de 2.600 inventions ayant mené à de nouveaux produits ou nouvelles technologies et, ces 9 dernières années, elle a été la première des Etats-Unis par le nombre de brevets conçus, toujours selon le communiqué.

La question de la concurrence Explorer-Netscape a également valu à Microsoft d'être traîné en justice par AOL, la maison mère de Netscape. Le conflit a été soldé le 30 mai lorsque le groupe fondé par Bill Gates a accepté de payer 750 millions de dollars à AOL Time Warner.

Netscape s'était plaint à la fin des années 90 des pratiques anti-concurrentielles du géant des logiciels, accusé de profiter du quasi monopole de Windows (équipant 90% des PC dans le monde) pour imposer Explorer aux fabricants d'ordinateurs.

Merci à Lucas90fr pour cette news.