Napster n'en finit plus de se réinventer. Après avoir été un des pionniers du partage de fichiers sur Internet--et l'avoir payé au prix fort--, il lance un service de téléchargement musical gratuit, supporté par la publicité. Et pense déjà à se vendre aux plus offrant.


Sur le fil...
Basé depuis toujours à Los Angeles, Napster a connu des hauts et des bas, mais il semble que l'éditeur de l'un des plus célèbres (et populaires) logiciels de partages de fichiers sur Internet ait du mal à trouver le modèle économique qui lui convient. Les procès qui l'on opposé aux éditeurs de musique lui ont fait du tort, et l'on remis dans le "droit" chemin, bon grè, mal grè, mais la situation financière de Napster est fragile. Le nombre de ses souscripteurs payants ne cesse de chuter (- 7% au premier trimestre), alors que son service gratuit, financé par la publicité, ne rencontre pour l'instant qu'un succès d'estime. Du coup, on en viendrait presque à oublier la réelle expertise technologique de la firme californienne lorsqu'il s'agit d'acheminer du contenu musical vers nos ordinateurs...


Monnayer son expérience
Certes, au second trimestre 2006, le chiffres d'affaires de Napster a connu un léger rebond, passant à 28,1 millions de dollars US (+ 34% par rapport au T2 2005), et ses pertes ne sont désormais plus "que" de 9,8 millions de dollars US, contre près de 20 millions il y a un an. Au 30 juin dernier, Napster revendiquait un nombre total de 512.000 souscripteurs payants, et espère drainer vers son site de téléchargement gratuit encore plus de monde. Mais comme rien n'est jamais gravé dans la pierre, Napster se reprend en main, et espère s'affranchir de la tutelle, devenue inconfortable, de Roxio, qui l'avait acquis en 2003, et en est toujours l'un des principaux actionnaires. Des contacts se sont donc noués avec d'autres acteurs du monde des télécommunications, notamment avec SunCom Wireless, qui proposera bientôt le service Napster ToGo à ses clients, dans le quart sud-est des Etats-Unis. De même, Napster ne nie pas son intention de se trouver un nouveau "chevalier blanc", autrement dit un partenaire qui pourrait l'aider à mettre définitivement la tête hors de l'eau.

Et, qui sait, peut-être le sauver de lui-même...