L'arrivée de Netflix en France le 15 septembre prochain continue de faire beaucoup parler. Invitée de France Inter ce matin, la nouvelle ministre de la Culture et de la Communication a bien évidemment été interrogée sur ce sujet.

Pour Fleur Pellerin, l'arrivée de cet acteur américain va " stimuler la capacité d'innovation des autres acteurs français " et elle évoque pour dans les prochaines semaines des annonces des diffuseurs français. " J'appelle de mes vœux une réaction commerciale des autres acteurs. "

Netflix Avec sa nouvelle casquette de ministre de la Culture, l'ancienne ministre déléguée à l'Économie numérique souligne que sa " préoccupation première " est de faire en sorte que " nos concitoyens aient accès à une offre légale avec un catalogue important de films et de séries ". Elle ajoute que cela permettra de " réduire les pratiques de piratage d'un certain nombre de personnes. "

Sur la question de la fiscalité et du financement de la création audiovisuelle, Fleur Pellerin déclare que Netflix a fait le choix de " la rationalité économique " en s'installant au Luxembourg puis prochainement aux Pays-Bas. Il en résulte une " situation qui n'est pas équitable " par rapport à ceux qui sont installés en France, " y paient leurs impôts et respectent les obligations liées à l'exception culturelle. "

Pour la ministre, la solution pour plus d'équité doit venir d'une " harmonisation des conditions fiscales au niveau européen ". Mais décidément plutôt enthousiaste de l'arrivée de Netflix dans l'Hexagone, elle rappelle que ce dernier va investir dans une fiction française entièrement réalisée et produite en France.

Cet investissement dans la fiction Marseille semble un peu léger pour Stéphane Richard. Au micro d'Europe 1 mardi, le patron d'Orange a été moins complaisant vis-à-vis de Netflix. Évoquant le " financement de la création française, des lois et des quotas ", Stéphane Richard retient que Netflix " ne respecte pas tout un ensemble de règles en émettant depuis le Luxembourg ". " Ils ont dit qu'ils allaient faire des productions en France, très bien, mais pour l'instant on est loin d'être dans le cadre qui a été tracé. "

Il a ajouté qu'en tant que patron d'une grande entreprise française qui paie 4 milliards d'euros d'impôts par an en tout, " on aimerait bien que tous ceux qui participent au système paient. Ce n'est pas le cas de Google, Facebook et demain Netflix. Tout ça ne va pas. "

Mais au-delà de ces considérations, il y a aussi un côté pragmatique. Netflix a approché les opérateurs afin de distribuer son contenu depuis les box. Les négociations n'ont pas abouti. Une raison simple évoquée par Stéphane Richard est que " les conditions économiques qui nous sont proposées aujourd'hui pour distribuer Netflix ne sont pas suffisamment attractives. "

Après avoir souligné le succès de la chaîne payante OCS d'Orange, Stéphane Richard a déclaré qu'un travail a lieu afin de proposer d'autres offres à côté de Netflix.