Nokia et Microsoft ont créé la surprise la semaine dernière en annonçant un partenariat stratégique qui  assurera le fonctionnement des outils de communications unifiées et d'édition de documents sur les smartphones Symbian S60 professionnels.

Pour certains analystes, cette manoeuvre doit permettre de contrer la montée en puissance du système d'exploitation Android de Google mais elle sonnerait également comme un aveu d'échec implicite concernant la plate-forme Windows Mobile de Microsoft.

Il est vrai que les derniers chiffres semblent montrer au mieux une stagnation, au pire un recul de la part de marché de Windows Mobile ( 9%, selon Gartner ) sur le segment des smartphones. S'il ne faut pas garder le nez sur les données et se rappeler que la version WM 6.5 est attendue pour l'automne, ce qui peut ralentir les ventes sur la période antérieure au lancement, la différence d'évolution de part de marché par rapport aux systèmes de Research in Motion et d' Apple a tout de même de quoi inquiéter, pour un acteur " historique " dans les smartphones.


Les analystes sceptiques sur l'avenir de Windows Mobile
Selon des analystes cités par Reuters, l'accord avec Nokia révélerait de façon indirecte que Microsoft ne croit plus au succès de Windows Mobile, d'autant plus que des partenaires comme HTC ont commencé à se tourner vers Android.

On peut toutefois largement douter de cette interprétation. Les deux sociétés se sont déjà rapprochées à plusieurs reprises, tout en restant concurrentes, et même à des moments où Symbian semblait intouchable. On pensera notamment à l'annonce du support de MS Exchange ActiveSync il y a quelques années.

Le fait de disposer de sa propre plate-forme pour smartphones n'a jamais empêché Microsoft de nouer des partenariats avec ses concurrents, la stratégie mobile du groupe n'étant pas tout entière dédiée au développement de Windows Mobile mais ouverte vers l'extérieur via ses services et logiciels mobiles.

En revanche, il y a de bonnes chances pour que cette initiative vise à compenser les moindres revenus des ventes réduites de licences Windows Mobile, un mode de fonctionnement que Microsoft est d'ailleurs désormais presque le seul à exploiter, Symbian étant sur le point de basculer vers l' open source.

Alors, Microsoft croit-elle encore en Windows Mobile ? La société a manqué la bataille des interfaces et de l'ergonomie, désormais largement mises en avant pour vendre les terminaux, et Windows Mobile 6.5 ne devrait pas changer radicalement la donne.

D'ailleur, le géant de Redmond ne fait pas mystère que les vrais changement n'interviendront qu'avec Windows Mobile 7...en 2010. Or, indique Nick Jones, analyste Gartner, " je suis de plus en plus préoccupé pour [l'avenir de Windows Mobile] et je redoute que Windows Mobile 7 ne soit le dernier coup de dés. "

Source : Reuters