Les mobiles Nokia ont dominé le marché pendant des années et le groupe finlandais a grandement contribué à façonné le paysage mobile actuel, par ses produits mais aussi en coulisses via les technologies et participations aux processus de standardisation.

Nokia logo  Des mobiles à bas coût inondant les marchés émergents aux smartphones Symbian, le fabricant finlandais a été capable d'écouler jusqu'à plus de 100 millions de téléphones portables par trimestre. Mais l'arrivée de l'iPhone en 2007 a marqué un tournant dans l'industrie avec de lourdes conséquences pour le groupe, aggravées par l'arrivée juste derrière d'Android qui a su s'attirer les faveurs de nombreux fabricants de terminaux.

Le virage vers Windows Phone plutôt que vers Android s'est fait sous perfusion de généreuses sommes versées par Microsoft en support, avec comme point d'aboutissement le rachat ce jour de la branche mobile (feature phones et smartphones) de Nokia par le groupe de Redmond pour 5,44 milliards d'euros.


Equipementier, fournisseur de services et gestionnaire de propriété intellectuelle
Que reste-t-il à Nokia sans cette activité ? En réalité, le groupe conserve des activités porteuses. Il a pris le contrôle complet de l'équipementier Nokia Siemens Networks, devenu désormais Nokia Solutions and Networks, équipementier télécom bénéficiaire et qui a déjà réalisé sa réorientation vers la 4G, lui assurant des contrats à long terme.

Le fabricant finlandais n'était pas qu'un fabricant de téléphones et s'est attaché à développer des services, notamment avec les solutions de positionnement/navigation Nokia Here, qui viennent d'être étendues par l'annonce d'un système complet pour les systèmes de bord des automobiles ( Nokia Here Auto ), en connexion avec des smartphones Windows Phone ou Android. Cette activité peut aussi profiter de l'engouement pour les services LBS ( Location-Based Services ) qui constituent une voie d'avenir la monétisation de ses services.

Enfin, le groupe dispose d'une imposante propriété intellectuelle génératrice de droits de licence et qu'il a déjà utilisé pour faire valoir ses droits auprès de concurrents. C'est une ressource précieuse et qui a pris des allures hautement stratégiques avec le déclenchement d'une guerre des brevets dans l'industrie mobile depuis 2010.

Pour Risto Siilasmaa, président du conseil de Nokia et CEO par intérim, la cession de la branche mobile est en fait la décision la plus avantageuse pour les actionnaires, rapporte All Things Digital. Cette activité pesait lourd dans le bilan du groupe et le redressement de l'activité smartphones s'est révélé plus long que prévu.

En ne conservant que ces trois activités, Nokia retrouve un équilibre financier perdu depuis 2010 et de meilleures perspectives de revenus que les sommes versées par Microsoft en échange de l'exploitation de Windows Phone.