La transition de Symbian à Windows Phone est bien engagée chez le fabricant finlandais Nokia mais le bout du tunnel est encore loin et pour le moment la lueur le guidant vers la sortie est ténue. Les résultats financiers du premier trimestre 2012 révèlent que la bascule entre les deux OS ne se passe pas comme prévu et que le décollage des ventes des smartphones Nokia Lumia ne permet pas encore d'enrayer la baisse de celles de ses terminaux Symbian, qui se contractent rapidement.

Après avoir perdu le titre de leader mondial des ventes de smartphones, Nokia doit également céder celui de leader mondial des ventes de téléphones portables ( toutes catégories confondues ) au profit du groupe coréen Samsung.

Même si le groupe finlandais a des arguments pour espérer du mieux ces prochains trimestres, avec le lancement de nouveaux modèles et le soutien de nouveaux opérateurs, les observateurs restent sceptiques quant à une amélioration de sa situation financière.


Emetteur spéculatif
Les agences de notation Fitch Ratings et Standard & Poor's ont ainsi fait sortir Nokia de la catégorie d'investissement en dégradant une nouvelle fois la note de sa dette, la faisant passer de BBB- à BB+ avec perspective négative, ce qui la classe désormais en catégorie spéculative.

La société va au devant de difficultés grandissantes lorsqu'elle souhaitera emprunter auprès de ses créanciers, avec des taux défavorables reflétant l'augmentation du risque de défaut de paiement à long terme. Sa situation financière reste cependant saine, la société ne manquant pas encore de liquidités, ce que n'a pas manqué de rappeler son CEO Stephen Elop.

La perspective négative suggère que les agences de notation anticipent plusieurs trimestres difficiles sans amélioration notable, avec le risque sensible d'abaisser de nouveau la note ultérieurement. Standard & Poor's, la dernière agence à avoir baissé la note de Nokia, suggère que la branche Téléphonie et Services pourrait connaître en 2012 le même repli qu'en 2011 ( plus de 10% de recul ) et que les ventes de la gamme Lumia, tout en progressant, ne suffiront pas à compenser le recul du marché Symbian.

Seule l'agence Moody's maintient encore Nokia dans la catégorie d'investissement, au dernier cran de l'échelle de notation, avec la note Baa3, assortie d'une perspective négative.