Les révélations issues des documents d'Edward Snowden sur les pratiques de la NSA suggèrent que l'encadrement des pratiques de surveillance des communications menée par l'agence de renseignement a été débordé, avec des accès aux serveurs des grands groupes américains sans leur consentement, à côté des demandes officielles.

Ce genre d'affirmation est de nature à rompre la confiance entre ces entreprises et leurs clients alors qu'il s'agit d'un rouage essentiel d'une bonne partie des services proposés. Déjà, les observateurs commencent à estimer le manque à gagner que les révélations de Snowden vont créer et il s'annonce plutôt lourd, d'autant plus que cela peut servir de prétexte sur certains marchés pour affaiblir les groupes américains au profit d'acteurs locaux, en Chine notamment.

Les entreprises américaines ont bien senti le danger venir et ont commencé à prendre des mesures pour renforcer leur sécurité et, pour certaines, à donner aux gouvernements étrangers de vérifier le code source de certaines de leurs activités.

Il n'y a pas si longtemps, c'était l'équipementier chinois Huawei qui proposait cette éventualité au gouvernement américain pour témoigner de sa bonne foi et écarter les accusations qui en faisaient un relais des services de renseignement chinois par des failles de sécurité négligemment laissées ouvertes.

NSA  Le fait est que ce sont maintenant les entreprises US qui sont dans la position des acteurs soupçonnés d'aider ou de laisser faire la NSA. L'heure est donc à l'offensive pour donner une image de volonté forte contre les écoutes sauvages de l'agence gouvernementale.

Huit groupes américains, parmi lesquels on trouve AOL, Apple, Facebook, Google, LinkedIn, Microsoft, Yahoo! ou Twitter, appellent donc officiellement le gouvernement américain à prendre des mesures pour assurer une réforme des pratiques de surveillance.

Ils demandent notamment la mise en place d'un cadre plus strict, transparent et pouvant faire l'objet d'une surveillance indépendante. En principe, il existe déjà des commissions censées encadrer les activités de surveillance et les documents d'Edward Snowden montrent que cela n'a pas empêché les débordements.

Et s'il est pratique de tout mettre sur le dos des services de renseignement américains, il n'est pas sûr que les gouvernments et les clients étrangers soient totalement dupes du fait que les groupes américains seraient blancs comme neige.

Source : AFP