La numérisation, des livres notamment, continue de faire beaucoup parler d'elle alors que Google tente d'obtenir le feu vert de la justice US via un accord avec les éditeurs anglo-saxons pour les œuvres enregistrées aux États-Unis, au Canada, Royaume-Uni et en Australie. Pour le cas de l'Europe, les ministres de la Culture de l'UE se sont récemment réunis à Bruxelles et ont décidé de créer un comité de sages afin d'encadrer les partenariats public-privé.

Cette proposition est venue du ministre français Frédéric Mitterrand.  Selon des propos rapportés par l'AFP, ce comité des sages aura pour mission de  " développer une doctrine commune et lisible sur les conditions du partenariat public-privé ". Les premiers travaux pourraient démarrer début 2010 afin d'établir cette doctrine d'ici la fin de l'hiver.

" Il est nécessaire de mettre en place une numérisation équilibrée et régulée, et de sortir de cette confrontation stérile et dangereuse entre d'un côté Google et de l'autre l'atomisation des réponses européennes "

, a déclaré Frédéric Mitterrand pour une proposition qui a reçu le soutien de plusieurs États membres dont l'Espagne qui prendra la présidence de l'UE en janvier 2010.

L'Europe craint une simple adaptation de l'accord en cours de validation signé par Google aux USA, et la mainmise du géant de l'Internet sur la numérisation des œuvres avec le risque d'un retrait soudain de cet acteur, les incertitudes autour de la rémunération des ayants droit. Pour l'heure, le concurrent de Google Books en Europe prend les traits d'Europeana ( toujours en bêta ) qui ne s'intéresse qu'aux œuvres libres de droits, faute d'une réelle politique communautaire.

La numérisation du patrimoine est un travail coûteux qui peut difficilement se faire sans des acteurs privés. Alors qu'il a demandé 753 millions d'euros pour la numérisation en France dans le cadre du Grand Emprunt, Frédéric Mitterrand a déjà indiqué qu'il fallait " se garder de toute hostilité facile envers l'Amérique ". Il prévoit de rencontrer Google à Mountain View en février-mars 2010.