L' Organisation de Coopération et de Développement Economiques ( OCDE ) affirme dans un nouveau rapport que la qualité des brevets déposés dans le monde a fortement baissé, "d'environ 20%", entre les années 1990 et les années 2000.

" La qualité des dépôts de brevets s'est dégradée de façon spectaculaire depuis deux décennies
", indique l'organisation à l'occasion du rapport Science, technologie et industrie : tableau de bord de l' OCDE en 2011, avec un effet constaté sur l'ensemble des pays étudiés.

L'OCDE y voit une raison principale : un empressement " à protéger des améliorations même mineures de produits ou de services " qui engorgent les bureaux des brevets, " d'où un allongement des délais de mise sur le marché des véritables innovations et une réduction des possibilités d'inventions exceptionnelles ".

Si le rapport offre une vue d'ensemble très générale, il est difficile de ne pas faire un rapprochement avec les batailles juridiques se jouant actuellement dans l'industrie mobile, par des guerres de brevets et des constitutions de portefeuilles non plus destinés à se protéger mais aussi à attaquer, conduisant certains acteurs comme Google, à dénoncer un dévoiement de l'usage des brevets et une menace pour l'innovation dans le secteur.


Des expertises nationales se dessinent

Le rapport permet aussi de déterminer dans quels secteurs les pays sont les plus perfomants, citant par exemple le Royaume-Uni pour les brevets sur les semiconducteurs et l'environnement, la Corée pour les innovations liées aux TIC ( Technologies de l'information et de la communication ) ou l'Allemagne pour le secteur de l'énergie solaire.

Si les Etats-Unis, l' Allemagne et le Japon restent en tête de la représentation des brevets les plus cités ( et donc des brevets potentiellement les plus innovants, qui servent à la création d'autres innovations ), leur visibilité s'est réduite depuis les années 2000. Dans le même temps, d'autres pays ont vu leur visibilité s'accroître, comme la Corée, la Chine, l'Inde ou les pays nordiques.

L' OCDE note que l'Europe domine le domaine des technologies d'énergie propre, avec presque 40% du total de dépôts de brevets du secteur. Mais ce sont les Etats-Unis qui dépensent le plus en recherche et développement, avec 400 milliards de dollars investis en 2009, suivis de la Chine. L'Europe, collectivement, a dépensé 300 milliards de dollars en R&D cette même année.