Agacé par les tarifs fantaisistes tirés vers le bas de ses concurrents pour proposer des forfaits ADSL à moins de 10 € / mois, constituant pour Stéphane Richard, son patron, des "promotions ridicules" dont l'existence ne vise qu'à exercer une fratricide guerre des prix, l'opérateur Orange veut en faire interdire la pratique dans le cadre du projet de loi Pacte (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises).

Pour faire valoir son point de vue, l'opérateur rappelle que l'accès à l'infrastructure cuivre fait l'objet d'une régulation avec des tarifs définis par l'Arcep, régulateur français des télécommunications.

Avec un coût fixe de 9,31 € HT par mois et par ligne, il est anormal que les opérateurs télécom puissent proposer des forfaits à 10 €, voire 5 € (ou même 3 €) par mois aux clients finaux et assimile la pratique à de la vente à perte, indique le journal Les Echos.

Si les consommateurs ne risquent pas de se plaindre de la situation, c'est carrément les fondations du plan France Très haut débit qui sont menacées, a affirmé Stéphane Richard aux députés de la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale il y a quelques jours.

Car en proposant des tarifs aussi bas, pourquoi les consommateurs se tourneraient vers la fibre optique et comment les opérateurs pourront-ils alors rentabiliser les lourds investissements consentis ?

D'où la volonté du patron d'Orange de soutenir un amendement dans la loi Pacte qui interdirait ces pratiques de revente à perte dans l'ADSL. Celui-ci, porté par la députée Laure de la Raudière, a été rejeté mais il pourrait revenir sur le tapis, le projet de loi étant toujours soumis à l'examen de l'Assemblée nationale.

Mais la concurrence dénonce déjà un double discours d'Orange qui lui permettrait de leur mettre des bâtons dans les roues par voie législative tout en s'emparant de la clientèle fibre.

Source : Les Echos