martin bouygues Après trois mois de négociations pour envisager un rapprochement entre Orange et Bouygues qui passerait par la disparition de Bouygues Telecom, dont les actifs seraient partagés entre les opérateurs restants, et la montée au capital d'Orange de Martin Bouygues, les deux groupes ont finalement fait le choix d'abandonner le projet.

Si le démantèlement de Bouygues Telecom semblait à peu près avoir trouvé un terrain d'entente, c'est la question de sa valorisation et de l'importance du contrôle exercé par Martin Bouygues sur Orange qui n'ont pas trouvé de résolution.

C'est que l'Etat, actionnaire principal d'Orange, a veillé au grain pour éviter une montée trop importante de l'homme d'affaires et éviter une trop forte dilution de sa présence dans Orange. Selon le journal Le Figaro, la question de la négociation de l'action Orange (la transaction se faisant par échange d'actions) a été au coeur des dernières phases des discussions, sans trouver de solution.

L'Etat voulait absolument un prix minimal de 18,5 € par action Orange tandis que les différentes parties discutaient sur la base d'un prix de 17 € par action et alors que le cours de l'action Orange était de 15,40 € ce vendredi.

Un prix plus haut signifiait un volume moindre d'actions échangées, et donc une présence de Martin Bouygues moins forte au sein d'Orange, objectif recherché par l'Etat actionnaire qui ne voulait pas voir l'homme d'affaires prendre le contrôle de 15% du capital d'Orange et laisser sa propre position glisser sous les 20%.

D'autres conditions avaient été imposées pour s'assurer que Martin Bouygues ne pourrait pas déborder les dispositions initiales : une interdiction de montée au capital sur 7 ans et le gel des droits de vote double pendant 10 ans.

Aucune chance, donc, pour Martin Bouygues d'espérer accroître son contrôle sur Orange dans le temps, lui laissant peu de chances de pouvoir influer significativement sur la stratégie du groupe. Face à cette position dure de l'Etat actionnaire de référence, l'homme d'affaires n'a donc pas donné suite, d'autant plus qu'un autre obstacle d'importance restait menaçant : la décision de l'Autorité de la concurrence sur le deal, qui aurait pu encore compliquer un dossier déjà très complexe.

Source : Le Figaro