Après plusieurs semaines de spéculations, les groupes Orange et Bouygues ont confirmé avoir démarré des négociations en vue d'un rapprochement. Celui-ci devrait conduire à ramener le marché mobile français à trois opérateurs, avec pour effet une moindre concurrence et une stabilisation voire une remontée des prix des forfaits mobiles.

L'association UFC Que Choisir, qui s'est déjà montrée franchement hostile à un retour à trois opérateurs, appelle dès à présent les pouvoirs publics et les régulateurs à prendre toutes les mesures "propres à garantir aux consommateurs qu'une concentration de grande ampleur du secteur des communications électroniques  ne se fasse pas au détriment de l'intensité concurrentielle, propre à assurer aussi bien la continuité des investissements, gages d'un large accès au très haut débit, que des tarifs attractifs."

L'association craint qu'en revenant à trois opérateurs, le marché mobile ne revienne à sa situation d'avant l'arrivée de Free Mobile, quand "les prix des abonnements étaient 25% plus élevés que la moyenne européenne et qui avait donné lieu à des pratiques sévèrement condamnées par le Conseil de la concurrence".

Face au danger d'une remontée des prix et alors que le dossier s'annonce particulièrement complexe en faisant aussi intervenir les opérateurs SFR et Free, l'UFC Que Choisir pointe le risque d'une nouvelle "entente sur les stratégies commerciales à venir des opérateurs"  et demande donc une transparence des négociations qui sera pourtant bien difficile à obtenir, les entreprises en question pouvant se retrancher derrière le secret des contrats commerciaux.

L'association demande également l'instauration de mécanismes correcteurs propres à compenser l'inévitable ralentissement du jeu de la concurrence entre les trois acteurs restants, qui pourraient passer par un meilleur accueil des opérateurs mobiles virtuels ou même le "gel de fréquences mobiles pour un potentiel futur opérateur de réseau" qui anticiperait l'arrivée d'un nouvel acteur...