Alors que le plan France Très haut débit fait l'objet de multiples critiques pointant du doigt l'impossible de réaliser ses objectifs dès 2022, SFR a proposé un nouveau projet de déploiement en solo sans aides publiques mais qui le laisserait mener son initiative comme i l'entend, quitte à doublonner certaines infrastructures dans les zones moins denses.

Orange-logo Ce projet de SFR, Stéphane Richard, le PDG d'Orange, n'y croit toujours pas et le réaffirme dans un entretien aux Echos.

Entre coût de plusieurs milliards d'euros, création de doublons par rapport aux réseaux en cours de construction et un opérateur SFR affichant déjà plusieurs dizaine de milliards d'euros de dette, "cela n'a pas de sens, et ne serait pas rentable" et "il n'y a d'ailleurs pas de responsables publics en France qui pensent que cela a une chance d'arriver".

De son côté, Orange met en avant sa bonne volonté face aux attentes du gouvernement et sa coopération avec les collectivités territoriales dans les zones moins denses.

Pas de consolidation, ni nationale ni européenne

Plus largement, Stéphane Richard, qui brigue un troisième mandat à la tête d'Orange, se félicite des avancées de l'opérateur historique, tout en regrettant une nouvelle fois que le cours en Bourse ne reflète toujours pas le résultat de sa stratégie.

Il y voit comme causes "l'impossibilité du rapprochement avec Bouygues Telecom, des incertitudes autour de la position de l'Etat (ndlr : qui envisage un désengagement au moins partiel) dans notre capital et des marchés qui s'interrogent sur le montant élevé de nos investissements dans la fibre optique, qui sont pourtant créateurs de valeur."

A défaut de se rapprocher d'un acteur national, Orange a également envisagé des rapprochements avec des opérateurs européens mais le contexte global ne serait pas favorable, même s'il reste possible de mettre en place des partenariats renforcés.

Dans ce cadre, Stéphane Richard plaide pour l'élargissement des activités des grands opérateurs. Chez Orange, cela passe par la création de l'activité bancaire mobile Orange Bank (toutefois repoussée à 2018) et l'accès à de nouveaux segments, "autour de la data, de la relation client digitale ou de l'intelligence artificielle".

En revanche, Stéphane Richard ne croit toujours pas à la nécessité des dépenser des centaines de millions d'euros en droits sportifs ou en acquisitions média.

Source : Les Echos