Sony tarde à sortir la tête de l'eau. Les résultats financiers présentés pour le premier trimestre 2006 laissent apparaître une perte de près de 580 millions de dollars US.


De mal en pis
A la même période l'an passé, Sony annonçait sans fausse honte des pertes maîtrisées pour le premier trimestre de l'année 2005, à 56,6 millions de dollars US. Un an plus tard, ces pertes ont été multipliées par dix, à 578 millions de dollars US ! Certes, il s'agit d'une situation trimestrielle, et elle ne laisse en rien présager du résultat fiscal annuel, dont l'exercice sera clôturé fin septembre, mais force est de constater que le géant japonais s'apparente de plus en plus à un colosse aux pieds d'argile...


Raisons conjoncturelles et structurelles
Les raisons invoquées par Howard Stringer, PDG et président du directoire de Sony, tiennent à la forte concurrence sur des marchés où la firme nippone connaissait traditionnellement de bons résultats, comme les téléviseurs à écran plat ou les baladeurs musicaux. S'ajoutent à ces déconvenues commerciales des frais de restructuration que l'on devine impressionnants (mais non divulgués), et surtout les coûts de développement de la future génération de console de jeu, la PlayStation 3, sur chaque unité de laquelle, si l'on en croit des rumeurs persistantes, Sony perdrait quelque 350 à 500 dollars US. Cette fourchette est à elle seule probablement responsable du retard pris dans la commercialisation de la PS 3 : avec un exercice 2005-2006 vraisemblablement lourdement déficitaire, Sony espère sans douter reporter sur l'année fiscale prochaine les pertes engendrées par sa nouvelle console. A chaque année fiscale suffit sa peine, en quelque sorte...


La lumière au bout du tunnel '
Tout n'est pas si sombre, cependant : les ventes des consoles actuelles se maintiennent (la PlayStation Portable s'est vendue à 14 millions d'exemplaires en 2005, et la PlayStation 2 à plus de 16 millions), tandis que la dernière ligne Bravia de téléviseurs à écran LCD est un succès à tous points de vue. Reste que l'avenir de Sony demeure en grande partie subordonné au résultat conjugué des ventes de la PS 3 et de l'abaissement des coûts de fabrication de cette dernière. Qui plus est, la fragile santé financière de Sony risque de peser dans le combat acharné que les industriels se livrent autour des formats de DVD à grande capacité (HD-DVD de Toshiba, contre BluRay de Sony) et faire pencher la balance en faveur de la concurrence, ce qui aggraverait encore la situation matérielle de Sony.

Pendant ce temps, le Sud-Coréen Samsung se rapproche de la masse critique, et affiche avec insolence un bénéfice de près de 2 milliards de dollars US pour le même premier trimestre 2006...


Source : DailyTech