PocketGear logo Si vous utilisez des terminaux mobiles depuis longtemps, avant même l'engouement récent pour les smartphones, les noms de PocketGear et Handango ne vous sont pas inconnus. Car avant le lancement de l' App Store d' Apple qui allait remettre les développeurs au centre de l'industrie mobile, il existait depuis un bon moment des portails agrégeant les applications mobiles par plate-forme.

Au début des années 2000, difficile de ne pas passer par eux pour vendre des applications mobiles qui n'avaient pas encore le caractère stratégique qui fait leur succès maintenant. Les mécanismes étaient également plus sommaires et il fallait parfois un peu lutter pour trouver l'application adaptée à son terminal, son processeur, sa version d' OS, etc.

Le partage des revenus entre le détenteur du portail et le développeur était également différent et il valait mieux être capable de vendre des dizaines de milliers d'exemplaires de son logiciel pour espérer en tirer profit.

A l'opposé, il était difficile de se faire connaître et de vendre des logiciels mobiles sans être visible sur ces portails capables de drainer beaucoup de visiteurs. Si les gestionnaires de ces portails pouvaient facilement imposer leurs conditions, les conditions du marché ont bien changé depuis.


Les temps ont changé
L' App Store d' Apple a apporté un bon niveau de partage des ressources ( 70% pour le développeur, et même 80% dans le cas de Research in Motion, contre 40 à 60% au mieux avant ) et a fait des développeurs un élément décisif de sa stratégie mobile. De partenaires contraints de suivre la stratégie du diffuseur, les développeurs sont devenus les chouchous des éditeurs d' OS mobiles.

D'autre part, tous les acteurs se sont mis à lancer des portails de téléchargement d'applications, créant une concurrence inattendue là où chacun avait son modèle économique cloisonné, tandis qu' Apple suivait sa propre route en n'autorisant pas la diffusion des applications mobiles pour iPhone en dehors de son propre portail.

Malmenés, les détenteurs de portails indépendants ont dû s'adapter, avec les invariables étapes de consolidation dans un marché qui se durcit. Sans compter la volonté des opérateurs eux-mêmes de s'unir pour produire les briques d'un portail de téléchargement commun.


S'associer ou mourir

Aujourd'hui, la société PocketGear, qui gère de multiples portails pour Android, Symbian, Windows Mobile, Blackberry, Palm, Linux et même Java, vient d'annoncer l'acquisition de son concurrent Handango ( ils étaient déjà partenaires à plusieurs niveaux ).

Son ambition est de créer un portail unique comprenant plus de 140 000 applications gratuites et payantes sur l'ensemble des plates-formes mobiles. Par ses partenariats, la société revendique des contacts avec 32 000 développeurs et une quarantaine de distributeurs chez les fabricants de terminaux et les opérateurs mobiles, voire chez les développeurs eux-mêmes qui ont la possibilité de vendre directement leurs applications à leurs clients en utilisant les technologies de diffusion de PocketGear.

Pour Jud Bowman, CEO de PocketGear, " notre ambition est de simplifier un portail d'applications ouvert et supportant tous les mobiles, toutes les applications et tous les opérateurs dans le monde entier. En rapprochant les deux plus grosses sociétés indépendantes détentrices de portails, nous allons prendre du volume et de la valeur pour tous les partisans d'écosystèmes ouverts de portails d'applications. "

Cela sera-t-il suffisant pour résister aux autres initiatives ? Les portails indépendants n'ont de toute façon plus vraiment d'autre choix que de s'associer pour tenter de recréer une dynamique.