Les révélations concernant le programme secret PRISM de la NSA et la collecte de données mobiles chez un opérateur US posent évidemment beaucoup de questions et font les gros titres des médias, obligeant le gouvernement américain à déclassifier certains éléments et le mettant sous pression d'en révéler plus, à la demande même des grands groupes américains pressés de minimiser l'impact psychologique créé.

NSA  Du côté des citoyens américains, on reste assez pragmatique si l'on en croit les enquêtes de Pew Research Center suggérant qu'ils acceptent l'idée d'un accès à leurs données personnelles si cela peut permettre de mieux lutter contre le terrorisme, qui devient l'objet de toutes les justifications.

Dans le même temps, il apparaît que le livre 1984 de George Orwell, qui décrit un monde sous l'étroite surveillance permanente et aliénante de Big Brother,  censé protéger le peuple contre une menace diffuse et oppressante mais jamais directement visible, connaît un fort regain d'intérêt chez Amazon.

L'une des nombreuses éditions de l'ouvrage s'est ainsi retrouvée dans le top 100 des livres les plus vendus alors qu'il était au-delà de la 11 000e place avant les révélations, rapporte Bloomberg. Le libraire Barnes & Noble a indiqué avoir également constaté un pic des ventes dans son catalogue, même si 1984 reste un classique se vendant plutôt bien en temps normal.

Du Big Brother fictif au réel, la frontière semble s'être encore atténuée dans l'imaginaire collectif. Ou, presque aussi grave, il n'apparaît plus comme une fiction glaçante mais presque comme l'état de fait de demain, justifié par la menace diffuse et oppressante du terrorisme.

Source : Bloomberg