Pour le patron de l'agence européenne de coopération policière : " Nous avons fait un grand trou dans la capacité de l'Etat islamique (EI) à diffuser de la propagande en ligne et à radicaliser les jeunes en Europe. " Rob Wainwright parle d'une opération sans précédent.

Europol a annoncé un démantèlement multinational et simultané qui a eu lieu le 26 avril. Dans le cadre d'une action coordonnée avec plusieurs pays européens et autorités dans le monde, des serveurs de l'EI ont été saisis aux Pays-Bas, Canada et aux États-Unis.

De même, du matériel numérique a été saisi en Bulgarie, Roumanie, ainsi qu'en France, tandis que les autorités britanniques ont identifié des registrars de noms de domaine de premier niveau usurpés par l'EI.

" Avec cette action de démantèlement, ciblant les principaux médias de l'Etat islamique comme Amaq (ndlr : l'agence de presse de l'EI), mais aussi la radio al-Bayan et les sites d'information Halumu et Nashir, la capacité de l'EI à diffuser et faire connaître son matériel terroriste a été compromise ", écrit Europol.

L'Office européen de police souligne qu'une première action avait été lancée à l'été 2016 contre l'application mobile et l'infrastructure web d'Amaq. L'EI avait alors mis en place une infrastructure plus complexe. En juin 2017, la police espagnole avait porté un coup à cette nouvelle infrastructure, dont avec la saisie de serveurs qui ont permis d'identifier des individus radicalisés dans une centaine de pays.

Dans le cadre de la nouvelle opération, les données recueillies et le matériel saisi pourraient permettre d'identifier des administrateurs derrière la propagande de l'EI, voire d'autres individus radicalisés. Pour autant, difficile d'imaginer que la communication de l'EI sera durablement affectée.

L'année dernière, Europol avait alerté au sujet de la mise en place d'une plate-forme de réseau social par des groupes terroristes eux-mêmes. Pour Facebook et autres Twitter, les opérations de nettoyage se poursuivent.