Crier à la démocratie, clamer l'indépendance ou encore exécuter son devoir de mémoire aux martyrs de la liberté ne sont pas des faits qui rallongent l'éspérance de vie d'un citoyen hongkongais, bien au contraire.

Avril dernier, Hong Kong, ville chinoise autrefois britannique. Le journaliste Shi Tao a été appréhendé, jugé et condamné à 10 ans de prison pour divulgation de secrets d'état à l'étranger. Déjà connu et mis au devant de la scène internationale pour un court moment par Reporters sans frontières, on en apprends un peu plus sur l'origine de la fuite qui conduisit à la découverte de la culpabilité de Shi Tao.

La pièce principale du procès, le "secret d'état" dont il est fait question, était une note du journaliste incriminé à propos d'un communiqué du gouvernement à propos des évènements de la place Tien an Men, pour la célébration (si je peux me permettre) du quinzième anniversaire du massacre.
Logiquement introuvable, cette note n'aurait pas été démasquée par les autorités hongkongaises mais bien par Yahoo ! qui a transmis les informations présente sur le compte mail (Yahoo !) de Shi Tao.

Evidemment, ce procédé est légal et qui plus est une règle pour les fournisseurs d'accès ou de toute organisation médiatique sur le territoire chinois et honkongais. Ce n'est pas surprenant étant donné que la censure sévit déjà dans pas mal de moteur de recherche sous les noms de domaines locaux, et rares sont les recherches contenant les mots "Tien an men+massacre" par exemple à aboutir.

Ceci mis à part, Reporters sans frontières reste désormais sans nouvelles de Shi Tao...