C'est à compter de ce vendredi 24 février 2017 que le nouveau système de radars embarqués sera testé en Normandie. Dès cette fin de semaine, les nouvelles "voitures radar" vont ainsi pouvoir sillonner les routes de la région à la recherche de contrevenants, la Normandie ayant été choisie comme une région test.

Pour rappel, ce nouveau système permet à des sociétés privées de se charger de constater les délits d'excès de vitesse à l'aide de radars installés au sein de l'habitacle de véhicules ou directement derrière les plaques d'immatriculation. Pendant cette phase de test, aucune contravention ne sera à l'ordre du jour. Les données récoltées seront analysées pendant plusieurs mois avant de définir si le programme sera définitivement adopté ou non.

Radars plaques immatriculation

L'Etat espère que cette "privatisation" des radars embarqués rapportera plus de 2 milliards d'euros par an, une situation largement dénoncée par 40 millions d'automobilistes. Un appel d'offres a déjà été lancé, et ce malgré l'avis défavorable des associations.

Ainsi, Daniel Quero, président de 40 millions d'automobilistes n'hésite pas à déclarer que "La privatisation des radars embarqués n'a d'autre but que de générer, grâce aux amendes issues des contraventions, d'importantes sommes d'argent qui finiront dans les caisses de l'État. En revanche, il n'existe aucune preuve que cette mesure ait un quelconque effet positif sur la sécurité routière". Une pétition rassemblant plus de 300 000 signatures a déjà été partagée au gouvernement.

Du côté de Bruno Le Roux, ministre de l'Intérieur, la mesure servira surtout à optimiser les investissements réalisés dans les radars puisque "La moyenne d'utilisation d'un de ces radars est d'un peu plus une heure par jour, c'est du matériel qui est sous-utilisé. Il faut beaucoup plus l'utiliser pour faire en sorte que les comportements de dépassement de vitesse soient sanctionnés"

Il précise par ailleurs que les sociétés agréées auront pour seule mission de faire rouler les dispositifs, qu'ils resteront sous la responsabilité de l'État, et que les PVs seront rédigés par un officier de police au centre de traitement des infractions routières situé à Rennes.

Autre précision qui a son importance, le ministre a indiqué que les sociétés "ne seront pas rémunérées au nombre d'infractions, mais au temps que le radar aura passé sur la route".