L'autorité américaine de gestion des droits des oeuvres, le Copyright Royalty Board, a décidé d'augmenter le coût des royalties demandées pour pouvoir diffuser de la musique sur Internet. Les diffuseurs commerciaux risquent désormais de devoir payer deux fois plus pour chaque titre diffusé.

Cette décision risque d'affecter des services musicaux interactifs en pleine croissance, représentant par exemple par Pandora ou Last.fm. Ceux-ci offrent la possibilité aux utilisateurs de créer leur radio personnalisée en entrant les noms de leurs artistes favoris. Un flux musical correspondant à leurs goûts est alors diffusé.

Pandora

Tim Westergren, fondateur de Pandora, dont le bureaux sont situés en Californie, a déjà prévenu par email les utilisateurs de son service sur les implications de cette décision, qui va faire passer les royalties de 0.08 cents par morceaux à 0.19 cents d'ici 2010. Pour de jeunes starts-up, ce glissement unilatéral de tarif peut avoir des conséquences irrémédiables.


Entre profit à court terme et modèle économique
Pour Last.fm, le problème est un peu différent. La société a son siège social au Royaume-Uni et dispose d'une base de 15 millions d'utilisateurs dans le monde. Si la diffusion de radio sur le net n'est qu'une partie de son activité, ses dirigeants observent attentivement ce qui se passe aux Etats-Unis, leur plus gros marché.

Théoriquement, quiconque diffuse de la musique par streaming sur Internet, qu'il s'agisse de radios proposant leur contenu en ligne ou des sociétés offrant des services musicaux, doit verser une redevance. En augmentant le prix de celle-ci, gestionnaires des droits et services légaux seront perdants puisque les utilisateurs vont se tourner vers des services non licenciés localisés dans d'autres pays, explique Martin Stiksel, de Last.fm.

En Angleterre, cette redevance est gérée par la Phonographic Performance Ltd. Ici aussi, la révision des droits pour la diffusion musicale sur Internet est en cours de négociation. Et ici aussi, elle devrait avoir pour aboutissement l'augmentation des royalties imposées, selon un porte-parole de la société.
Source : BBC News