La Commission européenne a publié cette semaine son rapport annuel sur les télécoms en Europe. Globalement positif, la Commission note néanmoins que le secteur du haut débit français est l'un des plus dynamiques.

L'analyse effectuée cette année sur les marchés des télécommunications de l’Union européenne dresse un état des lieux du secteur des communications électroniques. Elle s’intéresse aux dernières évolutions du marché dans le domaine principalement des services à large bande, mobiles et fixes, ainsi qu’au cadre réglementaire et à l’intérêt du consommateur.

La croissance des services à large bande est tout à fait honorable. La concurrence sur ce secteur et les investissements ont permis une augmentation considérable du nombre d'abonnés, passant de 20 millions en 2002 à 53 millions en 2005. Cela vient principalement des offres dites triple play des opérateurs, entendez par là ces portefeuilles de services comprenant les communications vocales à bas prix, voire gratuites, l'accès à Internet et du contenu audiovisuel.

Pour le niveau atteint par la France dans ce domaine, le rapport n'hésite pas à utiliser le terme de succès. Les raisons à cela viennent d'une concurrence plus féroce et d'une réglementation efficace pour stimuler cette concurrence (comme le dégroupage). Les autres pays qui méritent cette reconnaissance sont l'Autriche, le Royaume-Uni, et l'Estonie.

Au final, le taux de pénétration du haut débit en Europe est de 11,5% en octobre 2005 mais avec de grandes disparités entre Etats membres (comme l'illustre le graphique ci-dessous).

Taux penetration haut debit europe 2005

Taux de pénétration du haut débit en Europe

Au niveau de la téléphonie, le rapport met en évidence la diminution constante du revenu du fixe. « La téléphonie vocale par internet (VoIP) constitue une menace supplémentaire pour la position sur le marché des acteurs solidement établis », souligne la Commission. Néanmoins, la téléphonie fixe représente toujours la plus grosse source de revenu pour les opérateurs avec 85,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires (ce qui représente 31,4% du secteur des télécommunications électroniques en Europe, qui s'élève à 273 milliards d'euros).

Quant à la téléphonie mobile 2G, il semble qu'elle soit arrivée à maturité. Le taux de pénétration a atteint les 92,8% en octobre 2005, dépassant même la limite théorique des 100% dans huit pays. Cette croissance est elle aussi le résultat d'une concurrence plus présente. L'UE compte maintenant 79 opérateurs de réseau de deuxième génération, ainsi que 214 fournisseurs de services, contre 166 en 2004.

Taux penetration mobile 2g europe 2005

Taux de pénétration de la téléphonie mobile 2G

Seulement, la France est légèrement pointée du doigt au niveau de la téléphonie mobile. La Commission écrit d'ailleurs que « le marché français montre des signes de stagnation ». En effet, les prix n'ont pas beaucoup évolué ces dernières années et les parts de marché sont restées quasiment inchangées. Sans doute à cause de cette fameuse entente entre les opérateurs mobiles.

Mais Bruxelles soulève également le problème de la portabilité des numéros où le délai est encore trop long, de l'ordre de un à deux mois et demi. Bien que des mesures soient prises pour réduire ce délai à 10 jours, il faudra rester patient jusque début 2007.

Source : ZDNet