Arcep logo C'est au mois d'avril que Luc Chatel, secrétaire d'Etat à l'industrie et à la consommation, a commandé à l' Arcep un rapport sur le prix des SMS en France, avec la mission de vérifier si les prix pratiqués reposaient sur des " tarifs raisonnables ".

L'heure du bilan a sonné, au moment où la Commission européenne vient de choisir d'imposer une réglementation aux opérateurs sur le tarif des SMS en itinérance, après avoir constaté leur échec à s'autoréguler.

Le rapport de l'Arcep se montre plutôt sévère à l'endroit des opérateurs historiques, Orange, SFR et Bouygues Telecom, et souligne que le prix unitaire du SMS n'aurait plus évolué depuis 2005, malgré une explosion de son utilisation, et ce dans tous les cas de figure : hors forfait, forfaits bloqués ou cartes prépayées.


Jeu concurrentiel trop faible et déséquilibré
Ce prix unitaire est désespérément bloqué à 0,13 € chez Orange, 0,15 € chez SFR et 0,12 € chez Bouygues Telecom. L'Arcep note que les opérateurs virtuels ( MVNO ) ont bien tenté de jouer la rupture en proposant des tarifs unitaires inférieurs de 25 à 30% par rapport à ces offres mais ils pèsent trop peu sur le marché pour influer sur les pratiques des trois grands opérateurs français.

L'Arcep constate également que les opérateurs historiques ont fait en sorte de garnir leur coeur de gamme d'une multiplicité d'offres, permettant de fortement augmenter le trafic SMS et profitant aux abonnés à des offres en volume ( formules avec SMS illimités ) mais pas à ceux les achetant à l'unité.

Le marché du SMS unitaire mérite d'être rééquilibré pour relancer la concurrence et les opérateurs virtuels peuvent jouer à ce niveau un rôle de différenciation. De même, le marché des SMS en itinérance  pour la France conduit à des prix deux fois supérieurs à ceux du marché national, avec une concurrence insuffisante pour changer la donne. Une réglementation européenne devrait contrebalancer cette situation trop stable.


Coût du trafic data mobile : peut mieux faire
sms Le rapport évoque également le cas du trafic data mobile national qui progresse  grâce à des offres mieux adaptées mais doit encore éviter les situations de dérapage incontrôlé des factures en mettant en place des systèmes d'alerte.

Du côté du trafic data mobile en itinérance, les grilles tarifaires sont encore beaucoup trop floues et morcelées pour le consommateur, qui n'est pas à l'abri d'une explosion de sa facture lorsqu'il utilise le trafic de données mobiles à l'étranger.

Là encore, une réglementation européenne pourrait intervenir prochainement, même si les auteurs du rapport suggèrent qu'elle serait malvenue sur ce marché naissant se développant rapidement et sur lequel les baisses de prix sont pour le moment régulières.
Source : Le Parisien