Elite cherche « filles métissées »

Preuve que l’on est déjà dans une logique de discrimination positive,
personne n’a réagi au casting de l’agence de mannequin Elite qui recrute
ses futurs « top models » dans les banlieues. Affichant clairement la
couleur : « Recherche filles typées et métissées », l’appel a été
répercuté par plusieurs radios et journaux.

Recruter les gens selon leur origine ne tombe-t-il pas sous le coup des
lois antiracistes ? Et imagine-t-on le tollé si le casting avait été : «
recherche blanche, blonde, type nordique » ? Toutes les associations
antiracistes, les responsables de testing de SOS-Racisme, comités de
vigilance et autres sentinelles antidiscrimination, seraient tombés sur
le râble de la « prestigieuse agence » sans mollir. Laquelle d’ailleurs
n’en aurait même pas eu l’idée.

Avec cet appel aux métisses, c’est la « France des quartiers » nous
explique-t-on qui était convoquée mercredi aux Galeries Lafayette du
centre commercial Belle-Epine de Thiais (Val-de-Marne). Le casting doit
se poursuivre aux mêmes conditions dans trente autres villes jusqu’en
juillet. Noires ou mates, cheveux crêpus ou dreadlockés, plus de 150
jeunes filles âgées de 14 à 20 ans issues de l’immigration maghrébine,
africaine, antillaise, sont venues tenter leur chance afin de devenir la
nouvelle Naomi Campbell…

Qui leur dira que blanche, noire ou métisse, la vie de « models » dès 14
ans, sous-alimentées, traitées comme de la marchandise, souvent poussées
au-delà de leurs limites physiques, n’a rien d’enviable ?

« C’est notre métier d’offrir à nos clients la plus large palette
potentielle de jeunes filles et il y a une demande croissante de beautés
métissées », a notamment déclaré très officiellement Alain Attia le
président du concours Elite Model Look qui organise le casting. Quelle
vieille maquerelle oserait parler publiquement comme cela d'êtres
humains sans risquer immédiatement de passer pour ce qu’elle est ?