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MIDI

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voir_le_reply-to
Un récent échange sur fr.rec.audio à propos de usenet et d'histoire des
réseaux me donne envie de venir ébaucher ici un témoignage de ce que
furent, en d'autres temps, les discusions sur le standard MIDI.

OÙ ? Ce forum n'existait évidemment pas, et usenet-fr non plus.
comp.music.midi est apparu au début des années 90. Avant ça se passait
principalement (en anglais) sur le forum MIDI de CIS (Compuserve
Information Service), les forums MIDI de PAN (Performer Artists Network)
et en français sur le forum MIDI de Calvacom. Le web n'existait pas, et
par voie de conséquence les forums ou blogs propriétaires non plus
(Calva, CIS et PAN était évidemment propriétaires, mais c'était
différent : plus au sens où le sont aujourd'hui Orange, Free ou
Bouygues)

QUOI ?
- les évolutions du standard : il n'était pas figé et on a même vu des
changements radicaux comme la mutation de l'active sensing etc. Les
nouveautés faisaient en permanence l'objet de débats sur leur pertinence
et surtout sur les possibilités qu'elles ouvraient
- le lien avec la musique : s'agissant d'un langage et non de son, le
lien avec le solfège était plus évident, avec l'écriture musicale, avec
les notes de musique, quand aujourd'hui l'univers des samples et des
boucles est en lien avec le son. C'est différent. Pas sans conséquence.
- le lien avec l'informatique : il était représenté déjà par des
langages de programmation (à commencer par MIDI-Lisp, mais aussi
Hyper-MIDI...), des applications (hors séquenceurs, mais il y a quand
même eu quelques belles histoires avec Vision ou un certain Notator,
devenu Notator-Logic puis "Logic" tout court !) avec implications
pédagogiques (Le Musicologue), analytiques (OpenMusic), en matière
d'exécution temps-réel (Max)
- le lien avec le droit d'auteur : je me souviens des rencontres
houleuses (et finalement d'échec) entre Philippe Chat' et la Sacem sur
la nature "copyright-able" (selon la loi) d'un fichier MIDI qui n'était
*pas* du son.

COMMENT ?
- chacun débarquait avec ses expériences, ses démarches, les
confrontait, les faisait évoluer, échangeait des modules, des infos, des
documents... ça bouillonnait. Cet esprit de collaboration pourrait
encore persister (en vestige antique) autour de Max ou PD, ou encore
Eobody/Interface-Z...

ET ?
- Une putain de bonne question que me posait un copain musicien (et bon
connaisseur du MIDI) alors que je lui faisais une démonstration de
l'objet "follow" de Max (suiveur de partitions) : musicalement, par
rapport à une démarche de composition, qu'est-ce que ça fait qu'on ne
puisse pas faire par d'autres moyens ? Qu'est-ce que ça *apporte* ?

- Corrolaire : c'est bien les "possibilités", mais à partir de quand
cesse-t-on de faire la "démo" du truc et commence-t-on à en tirer
quelque chose d'authentique, unique, et créatif ? Ça pourrait bien
valoir, hors MIDI, pour d'autres domaines de l'informatique musicale...

(à suivre ?)

--
Gérald

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1 2
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RVG
Le 06/10/2013 09:40, Gerald a écrit :
Un récent échange sur fr.rec.audio à propos de usenet et d'histoire
des réseaux me donne envie de venir ébaucher ici un témoignage de ce
que furent, en d'autres temps, les discusions sur le standard MIDI.

OÙ ? Ce forum n'existait évidemment pas, et usenet-fr non plus.
comp.music.midi est apparu au début des années 90. Avant ça se
passait principalement (en anglais) sur le forum MIDI de CIS
(Compuserve Information Service), les forums MIDI de PAN (Performer
Artists Network) et en français sur le forum MIDI de Calvacom. Le
web n'existait pas, et par voie de conséquence les forums ou blogs
propriétaires non plus (Calva, CIS et PAN était évidemment
propriétaires, mais c'était différent : plus au sens où le sont
aujourd'hui Orange, Free ou Bouygues)

QUOI ? - les évolutions du standard : il n'était pas figé et on a
même vu des changements radicaux comme la mutation de l'active
sensing etc. Les nouveautés faisaient en permanence l'objet de
débats sur leur pertinence et surtout sur les possibilités qu'elles
ouvraient - le lien avec la musique : s'agissant d'un langage et non
de son, le lien avec le solfège était plus évident, avec l'écriture
musicale, avec les notes de musique, quand aujourd'hui l'univers des
samples et des boucles est en lien avec le son. C'est différent. Pas
sans conséquence. - le lien avec l'informatique : il était représenté
déjà par des langages de programmation (à commencer par MIDI-Lisp,
mais aussi Hyper-MIDI...), des applications (hors séquenceurs, mais
il y a quand même eu quelques belles histoires avec Vision ou un
certain Notator, devenu Notator-Logic puis "Logic" tout court !) avec
implications pédagogiques (Le Musicologue), analytiques (OpenMusic),
en matière d'exécution temps-réel (Max) - le lien avec le droit
d'auteur : je me souviens des rencontres houleuses (et finalement
d'échec) entre Philippe Chat' et la Sacem sur la nature
"copyright-able" (selon la loi) d'un fichier MIDI qui n'était *pas*
du son.




Techniquement un fichier Midi est une partition numérique dans la lignée
des rouleaux à musique des pianos mécaniques.

COMMENT ? - chacun débarquait avec ses expériences, ses démarches,
les confrontait, les faisait évoluer, échangeait des modules, des
infos, des documents... ça bouillonnait. Cet esprit de collaboration
pourrait encore persister (en vestige antique) autour de Max ou PD,
ou encore Eobody/Interface-Z...

ET ? - Une putain de bonne question que me posait un copain musicien
(et bon connaisseur du MIDI) alors que je lui faisais une
démonstration de l'objet "follow" de Max (suiveur de partitions) :
musicalement, par rapport à une démarche de composition, qu'est-ce
que ça fait qu'on ne puisse pas faire par d'autres moyens ?
Qu'est-ce que ça *apporte* ?

- Corrolaire : c'est bien les "possibilités", mais à partir de quand
cesse-t-on de faire la "démo" du truc et commence-t-on à en tirer
quelque chose d'authentique, unique, et créatif ? Ça pourrait bien
valoir, hors MIDI, pour d'autres domaines de l'informatique
musicale...




Les dernières générations d'instruments VST (comme Modartt Pianoteq à
synthèse d'ondes de forme, développé par l'IRCAM) et d'éditeurs de
partitions permettent tout à fait l'interprétation.
Ainsi avec Sibelius 7 vous pouvez régler tout un tas de paramètres dont
le rubato, l'expression, etc. à l'échelle d'un orchestre philharmonique
(celui de Prague) échantillonné fourni avec le logiciel.
Pour info, Sibelius 7 a été conçu pour et avec Hans Zimmer qui, pour des
projets à petit budget, n'oblige pas enregistrer la BO avec un vrai
orchestre qui coûte très cher (et qui est réservé à la sonorisation de
grosses productions US).

Outre les mélodies de mes airs de jazz, j'ai composé sur Sibelius une
courte pièce pour violoncelle et piano (qui a été créée en "live" à
Séoul) qui est présentée ici avec les instruments virtualisés des
solistes du Philh. de Prague:

http://youtu.be/_CTPW2K1slo

--
"Il y a un mythe du savoir scientifique qui attend de la simple notation
des faits, non seulement la science des choses du monde, mais encore la
science de cette science." - Maurice Merleau-Ponty

http://www.jamendo.com/en/list/a126129/november-child
http://jamen.do/l/a122027
http://bluedusk.blogspot.fr/
http://soundcloud.com/rvgronoff
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voir_le_reply-to
RVG wrote:

Techniquement un fichier Midi est une partition numérique dans la lignée
des rouleaux à musique des pianos mécaniques.



Fort heureusement ce n'est pas que cela ! Ouh là !

- Déjà un "fichier MIDI" n'est qu'une toute petite partie de ce qu'est
le *standard MIDI* (et pas la plus intéressante !)
- Ensuite l'équivalent "piano mécanique" correspond lui aussi à une
toute petite partie de la norme (le MIDI "canal")... et encore
faudrait-il trouver "le" piano mécanique-instrument (portant CE nom)
offrant des capacités de nuances convenables... (le système Disklavier
n'est PAS un système de piano mécanique et n'est pas décrit comme tel
par la marque).
- (accessoirement MIDI est un acronyme et s'écrit en capitales).

Les dernières générations d'instruments VST (comme Modartt Pianoteq à
synthèse d'ondes de forme, développé par l'IRCAM) et d'éditeurs de
partitions permettent tout à fait l'interprétation. [...]



Pour moi (je n'oblige personne à me suivre et ne parle au nom d'aucune
autorité en la matière) :

- Un éditeur de partitions ne devrait *pas* être un séquenceur (et ne
l'a d'ailleurs historiquement pas toujours été)
- Le séquenceur est l'utilisation la moins intéressante qui soit du
standard MIDI, raison pour laquelle j'évoquais d'autres options.

Séoul) qui est présentée ici avec les instruments virtualisés des
solistes du Philh. de Prague:
http://youtu.be/_CTPW2K1slo



Sans m'attarder sur l'aspect séquence (dont je maintiens, en général,
qu'il ne s'agit que d'un outil trivial), cet exemple (sur lequel je ne
m'autorise aucun jugement au niveau musical) ne met guère en évidence
une caractéristique essentielle du violoncelle : la variation de volume
et de timbre *au sein* d'une note tenue... Au-delà des attaques d'archet
(qui ont leur importance), c'est surtout ça qui donne le côté
artificiel. J'ai des exemples contraires (à partir de contrôleurs de
souffle permettant, effectivement, la nuance sur les sons tenus,
incluant le contrôle du vibrato, mais c'est une autre histoire).

Pour en revenir à mon dada : le temps réel. Le très gros intérêt du
standard MIDI est la possibilité d'appliquer dessus un traitement
mathématique en temps réel (sans dégradation du signal, puisqu'il ne
s'agit que d'ordres de commandes).

- En soi c'est innovant, ça ne préexiste pas (ou guère !)
- Par contre dans quelle mesure cela présente-t-il un intérêt de nature
musicale *originale* et si oui lequel : big question. Surtout concernant
l'aspect "original" (ou plutôt spécifique : impossible à réaliser par
d'autres moyens).

Si le MIDI doit avoir une postérité, elle ne pourra venir que de là.

--
Gérald
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RVG
Le 07/10/2013 08:46, Gerald a écrit :
RVG wrote:

Techniquement un fichier Midi est une partition numérique dans la
lignée des rouleaux à musique des pianos mécaniques.



Fort heureusement ce n'est pas que cela ! Ouh là !

- Déjà un "fichier MIDI" n'est qu'une toute petite partie de ce
qu'est le *standard MIDI* (et pas la plus intéressante !) - Ensuite
l'équivalent "piano mécanique" correspond lui aussi à une toute
petite partie de la norme (le MIDI "canal")... et encore faudrait-il
trouver "le" piano mécanique-instrument (portant CE nom) offrant des
capacités de nuances convenables... (le système Disklavier n'est PAS
un système de piano mécanique et n'est pas décrit comme tel par la
marque). - (accessoirement MIDI est un acronyme et s'écrit en
capitales).

Les dernières générations d'instruments VST (comme Modartt Pianoteq
à synthèse d'ondes de forme, développé par l'IRCAM) et d'éditeurs
de partitions permettent tout à fait l'interprétation. [...]



Pour moi (je n'oblige personne à me suivre et ne parle au nom
d'aucune autorité en la matière) :

- Un éditeur de partitions ne devrait *pas* être un séquenceur (et
ne l'a d'ailleurs historiquement pas toujours été) - Le séquenceur
est l'utilisation la moins intéressante qui soit du standard MIDI,
raison pour laquelle j'évoquais d'autres options.

Séoul) qui est présentée ici avec les instruments virtualisés des
solistes du Philh. de Prague: http://youtu.be/_CTPW2K1slo



Sans m'attarder sur l'aspect séquence (dont je maintiens, en
général, qu'il ne s'agit que d'un outil trivial), cet exemple (sur
lequel je ne m'autorise aucun jugement au niveau musical) ne met
guère en évidence une caractéristique essentielle du violoncelle : la
variation de volume et de timbre *au sein* d'une note tenue...
Au-delà des attaques d'archet (qui ont leur importance), c'est
surtout ça qui donne le côté artificiel. J'ai des exemples contraires
(à partir de contrôleurs de souffle permettant, effectivement, la
nuance sur les sons tenus, incluant le contrôle du vibrato, mais
c'est une autre histoire).




Dans cet enregistrement il ne s'agit pas d'un instrument Midi, mais
d'une interprétation logicielle d'une partition Sibelius à l'aide d'une
banque d'échantillons enregistrés par le soliste du Philharmonique de
Prague.
La partition solfège est disponible ici:
http://www.free-scores.com/partitions_telecharger.php?partitionH407

Pour en revenir à mon dada : le temps réel. Le très gros intérêt du
standard MIDI est la possibilité d'appliquer dessus un traitement
mathématique en temps réel (sans dégradation du signal, puisqu'il ne
s'agit que d'ordres de commandes).




Comme un arpégiateur, etc.
Nostalgie de Cubase...

- En soi c'est innovant, ça ne préexiste pas (ou guère !) - Par
contre dans quelle mesure cela présente-t-il un intérêt de nature
musicale *originale* et si oui lequel : big question. Surtout
concernant l'aspect "original" (ou plutôt spécifique : impossible à
réaliser par d'autres moyens).

Si le MIDI doit avoir une postérité, elle ne pourra venir que de là.




Le Midi permet de faire jouer par l'ordinateur des musiques injouables
humainement, et donc de créer des sonorités, des motifs (par exemple des
arpèges en triple-croches à 240bpm) irréalisables par un interprète humain.

--
"Il y a un mythe du savoir scientifique qui attend de la simple notation
des faits, non seulement la science des choses du monde, mais encore la
science de cette science." - Maurice Merleau-Ponty

http://www.jamendo.com/en/list/a126129/november-child
http://jamen.do/l/a122027
http://bluedusk.blogspot.fr/
http://soundcloud.com/rvgronoff
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voir_le_reply-to
RVG wrote:

Dans cet enregistrement il ne s'agit pas d'un instrument Midi, mais
d'une interprétation logicielle d'une partition Sibelius à l'aide d'une
banque d'échantillons enregistrés par le soliste du Philharmonique de
Prague.



Je ne sais pas ce que tu appelles un "instrument MIDI" ni la différence
que tu fais entre lui et une "banque d'échantillons enregistrés". Des
éclaircissements, utiles pour tous ?

Comme un arpégiateur, etc.
Nostalgie de Cubase...



Cubase est un séquenceur (le pire des séquenceurs et je suis bien placé
pour en parler). DONC ce n'est évidemment pas à cela que je faisais
référence. Le temps réel, pour moi, c'est d'abord et avant tout l'objet
"follow" de Max et Pure Data.

Le Midi permet de faire jouer par l'ordinateur des musiques injouables
humainement, et donc de créer des sonorités, des motifs (par exemple des
arpèges en triple-croches à 240bpm) irréalisables par un interprète humain.



Tu restes apparemment focalisé sur le concept de séquenceur et n'en
bouge pas (parlant d'arpèges et de tempo). C'est ton droit, c'est ta
liberté.

Mais le MIDI (en capitales, stp, je confirme que c'est un acronyme) sous
cette forme est déjà mort : couvert par la surcouche épaisse des
interfaces logicielles, plus personne ne s'en inquiète. Pour sa partie
hardware il a été tué par les workstations. Pour ses aspects musicaux il
a été désintégré par le couple MT-32 + Pro24, avec la perte des nuances,
de la variabilité des timbres, la réduction de l'amplitude dynamique à
moins de 3 dB, collé au taquet de l'écrêtage pour satisfaire pleinement
les besoins de la bande FM... sans parler de la quantification à
outrance.

Si la différence entre l'écriture musicale (partition) et le standard
MIDI était, au plan théorique, de capture/restitution mais aussi
d'analyse et démultiplication de L'INTERPRÉTATION (dans le jeu de la
note et dans sa mise en place dans le temps) aucune musique commerciale
n'utilise plus ses/ces qualités eet il n'a donc plus de raison d'être.

Reste à voir si la roue tournera ou pas :
- la musique-du-fric est minoritaire au plan mondial (face à tout ce qui
existe de "musiques du monde" largement méconnu)
- mais le pouvoir du fric (dans ses aspects totalitaires/mafieux) est
grand et peut aussi tuer même des mouvement majoritaires héritiers d'une
histoire millénaire (cf. l'état de la musique en Chine).

Les générations qui nous suivent ont une lourde responsabilité sur les
épaules !

--
Gérald
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Richard Hachel
Le Lundi 7 Octobre 2013 à 02:24, RVG a écrit :

Outre les mélodies de mes airs de jazz, j'ai composé sur Sibelius une
courte pièce pour violoncelle et piano (qui a été créée en "live" à
Séoul) qui est présentée ici avec les instruments virtualisés des
solistes du Philh. de Prague:

http://youtu.be/_CTPW2K1slo



J'aime beaucoup l'idée générale et l'harmonie entre
le violoncelle et le piano.

J'aimerais faire une étude musicale sérieuse de ça.

On peut se procurer le fichier midi?


R.H.
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Richard Hachel
Le Lundi 7 Octobre 2013 à 08:49,

Séoul) qui est présentée ici avec les instruments virtualisés des
solistes du Philh. de Prague:
http://youtu.be/_CTPW2K1slo



Sans m'attarder sur l'aspect séquence (dont je maintiens, en général,
qu'il ne s'agit que d'un outil trivial), cet exemple (sur lequel je ne
m'autorise aucun jugement au niveau musical) ne met guère en évidence
une caractéristique essentielle du violoncelle : la variation de volume
et de timbre *au sein* d'une note tenue... Au-delà des attaques d'archet
(qui ont leur importance), c'est surtout ça qui donne le côté
artificiel.



Naturel ou artificiel?

R.H.
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voir_le_reply-to
Richard Hachel wrote:

Naturel ou artificiel?



D'accord, mal exprimé : ce sont des attaques *manquant* de nuances et de
variabilité (elles pourraient dépendre de la vélocité, par exemple) ET
des tenus n'offrant pas un vibrato irrégulier et, là aussi des nuances
de timbre et de volume qui donnent à ces sons un caractère artificiel.

À l'époque où on se préoccupait de synthèse et en particulier de
synthèse FM, on était même arrivé à un parallèle avec les sorbets
glacés. Pour qu'un son de synthèse ait l'air "vrai", il faut qu'il soit
"plus vrai que vrai". Tenter d'approcher au plus près l'authenticité
d'une qualité de timbre ne suffit pas (le bruit du sauterau ou des
étouffoirs d'un clavecin par exemple). Si on propose d'en régler le
niveau "en aveugle", on arrivera toujours à des résultats improbables au
niveau physique, mais satisfaisants au niveau de l'oreille.

Plus simplement, il n'est que d'apprécier les temps de réverbération
(toujours réglés en aveugle et sur un signal non traité) qu'on estime
correspondre à une salle de concert ou à une cathédrale : la lecture des
valeurs a postériori donne en général une simulation de pièces
parfaitement impossibles à réaliser sur Terre !

L
--
Gérald
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Paul Gaborit
À (at) Tue, 8 Oct 2013 18:38:23 +0200,
(Gerald) écrivait (wrote):

Mais le MIDI (en capitales, stp, je confirme que c'est un acronyme)


[...]
(Je confirme pour les capitales ;-))
sous cette forme est déjà mort : couvert par la surcouche épaisse des
interfaces logicielles, plus personne ne s'en inquiète. Pour sa partie
hardware il a été tué par les workstations. Pour ses aspects musicaux
il a été désintégré par le couple MT-32 + Pro24, avec la perte des
nuances, de la variabilité des timbres, la réduction de l'amplitude
dynamique à moins de 3 dB, collé au taquet de l'écrêtage pour
satisfaire pleinement les besoins de la bande FM... sans parler de la
quantification à outrance.



De mon point de vue, tous ces choix techniques interviennent *en dehors*
du MIDI... et ne sont en rien inéluctables. On peut très bien utiliser
le MIDI sans quantification, avec une plage d'amplitude bien plus
importante que 3dB, pour gérer des variations de timbres pilotées par
autant de contrôleurs qu'on veut, etc. On peut même détourné le standard
pour des usages plus originaux (des notes qui contrôlent un effet et non
un instrument, un aftertouch qui permet de changer dynamiquement
d'instrument...).

Les appareils MIDI permettent rarement d'exploiter ces possibilités.
Mais la plupart des logiciels (commerciaux ou non) autorisent tout cela
de manière plus ou moins simple.

Reste à voir si la roue tournera ou pas :
- la musique-du-fric est minoritaire au plan mondial (face à tout ce qui
existe de "musiques du monde" largement méconnu)
- mais le pouvoir du fric (dans ses aspects totalitaires/mafieux) est
grand et peut aussi tuer même des mouvement majoritaires héritiers d'une
histoire millénaire (cf. l'état de la musique en Chine).

Les générations qui nous suivent ont une lourde responsabilité sur les
épaules !



Nous ne nous enterrons pas trop tôt : nous avons tous (à notre échelle)
notre pouvoir d'influence. ;-)

--
Paul Gaborit - <http://perso.mines-albi.fr/~gaborit/>
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voir_le_reply-to
Paul Gaborit wrote:

Les appareils MIDI permettent rarement d'exploiter ces possibilités.
Mais la plupart des logiciels (commerciaux ou non) autorisent tout cela
de manière plus ou moins simple.



Tu as évidemment raison sauf :

- que pour les appareils il y a une ligne de partage encore nette entre
ceux qui implantent une charte MIDI "large" (incluant SysEx et surtout
Remote Control avec lequel, in fine, on peut *tout* faire à distance) et
ceux qui la limitent à l'extrême-blaireau. Jusqu'à une date récente on
avait encore la version large même dans des produits grand public.

(Après, il y a toujours moyen de se les créer soi-même : Eobody et
Interface-Z).

Nous ne nous enterrons pas trop tôt : nous avons tous (à notre échelle)
notre pouvoir d'influence. ;-)



La Ligue des Créateurs Maudits ? ;-) Mouais, mais l'idée n'est pas
neuve. Acceptons que l'espoir puisse s'attacher à la nature pérenne et
inaltérable du numérique (qui n'était pas prise en compte précédemment).


--
Gérald
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voir_le_reply-to
Gerald wrote:

Tu as évidemment raison sauf :



Zut j'ai oublié la deuxième partie de la proposition :

- que pour les logiciels, concernant les séquenceurs, cela suppose de
les utiliser à l'envers de l'utilisation commune.

J'ai un copain qui choisit ainsi de gérer systématiquement, dans les
partitions orchestrales, les niveaux à l'aide de courbes MIDI et non de
courbes d'automation de faders (atténuateurs linéaires). Il se fait
toujours regarder bizarrement alors que c'est effectivement bien plus
naturel : avec des sons de qualité, la variation MIDI créera des
variations de timbres (couches) que l'automation ignore !

--
Gérald
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