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De la preservation des donnees: ce qui manque, ce n'est pas tant le support que l'ame

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GP
Allez, je commence un nouveau fil. Ça devient vraiment trop long dans
un fil sur la migration Win-Linux.

Mon expérience en la matière tend à prouver qu'aujourd'hui, les gens
s'en foutent.

Il y a... une vingtaine d'années, comme je m'intéressais aux guerres
de François Ier en Italie, j'avais demandé à la bibliothèque centrale
de la Ville de Montréal, un livre de François Guichardin (Francesco
Guicciardini), probablement son Histoire d'Italie.

Comme une fois sur deux, le livre ne se trouvait pas sur les rayons
disponibles au public, mais à la «réserve». J'étais en train de lire
une revue lorsqu'on me remit un livre de la grosseur de deux bottins
téléphoniques en me recommandant d'y faire bien attention.

L'ouvrage avait été imprimé... fin de la première moitié du XVIe sc.,
si je me rappelle bien, et était dans un parfait état de conservation.
Quand je dis parfait, je veux dire parfait. Personne n'avait pris de
notes dans les marges et on n'avait pas peur de déchirer les pages en
les tournant. Le livre était dans un état tel qu'on pouvait toujours
le confier à un quidam pour le lire... sur place, évidemment.

J'ai remis le livre en suggérant à mon tour d'en prendre bien soin. Il
me semblait y avoir des choses à apprendre sur les événements survenus
à cette époque et, même si certains passages avaient été censurés pour
la plus grande gloire de la royauté française, ça me semblait un
document important, surtout qu'il n'avait été réédité qu'en anglais,
au presses du MIT, si me souviens bien.

Après que des rénovations eurent été effectués aux planchers de la
bibliothèque, j'ai pensé vérifier ce qui était advenu de certains
livres qui m'étaient chers. À part celui-là, il n'y avait pas de
trésors historiques.

Comme je m'en doutais, le livre de Guichardin avait disparu, de même
qu'un petit livre de poche intitulé Vodka-Cola et qui décrivait les
relations entre Pepsi et les oligarques russes d'avant la chute du
mur. Par contre, Hannibal of Carthago de Mary Dolan était toujours là.
De toute façon, celui-là. j'en avais une copie sur mes tablettes.

Pour Vodka-Cola, c'était compréhensible. Aujourd'hui, les
bibliothécaires ne lisent pas plus que quiconque. Ce ne sont plus des
gens qui préservent des écrits, ce sont des gens qui préservent du
papier. Lorsque vient le temps de faire le ménage, ils regardent «si
le livre sort encore», sinon, c'est qu'il est désuet et on le vend
pour 25 ¢.

Des livres fabuleux m'ont été donnés ou quasi-donnés, même par des
librairies! Ex.: Les Lilas fleurissent à Varsovie de Alice Parizeau,
qui traînait dans une boîte de livre à donner et Les Vestiges du Jour
de Kazuo Ishiguro, neuf, payé 5.25 $ dans l'édition originale aux
Presses de la Renaissance... chez un libraire anglophone, il faut
dire. (Les grands éditeurs n'ont probablement vu que du feu dans le
cas Ishiguro.)

J'ai essayé de savoir ce qu'il était advenu du livre de Guichardin.
C'est comme si j'avais été un extra-terrestre demandant des détails
sur un sujet sans intérêt. Je n'ai janais eu de réponse. Peut-être
dort-il au fond de la cave d'un des directeurs et un de ses enfants
est-ul en train d'y exercer ses talents artistiques au crayon de cire.

De même, des ouvrages d'une valeur inestimable ne sont plus
réimprimés: Jeux avec l'Infini de Rósza Péter, une mathématicienne
hongroise (Points), L'Or jaune, l'Or noir de Jean Carrière (Points),
The Universe and Doctor Einstein de Lincoln Barnett, autrefois publié
chez Bantam, maintenant à peu près introuvable, sauf chez un illustre
et cher distributeur. (Faut dire que toutes les maths étaient là pour
bien comprendre la question. Très mauvais quand on craind les
terroristes...)

La gloire de Henri Laborit a dû le suivre dans sa tombe et ses
conneries doivent toujours se lire, tandis que les livres de Gérard
Mendel ont disparu des rayons des bibliothèques et librairies, et ne
sont plus disponibles quand dans l'édition la plus coûteuse de Payot.
Payot... c'est qui ça?

L'Apologie de Socrate, Criton et Phédon, préface de Émile Chambry chez
Flammarion, ça se trouve toujours en France, ou il ne reste que la
stupide édition de Gallimard? Et les Confessions de Rousseau, édition
Livre de Poche, préface de Jean Guéhenno?

Et, et, et... De tous les livres qui m'ont formé, il n'en reste
presque plus de disponibles. Les livres aujourd'hui, bons ou mauvais,
c'est du prêt à jeter. Alors, la conservation...

Avant même le problène des supports, il y en a un d'attitude. Dans les
périodes de décadence, bien des choses se perdent et ça n'a rien à
voir avec le support.

Bien sûr, l'autre, dont je ne me souviens plus du nom, dira que c'est
parce que je suis vieux, mais des générations entières, dont celles de
Montaigne et Rousseau, ont été formées par Platon-Socrate et,
aujourd'hui, on se contente d'en distribuer des extraits à des jeunes
qui ne sont pas prêts à les recevoir, qui aiment mieux regarder MTV.


Bien évidemment, on n'a pas plus de respect pour le futur que pour le
passé, même lorsque tous les moyens sont là. Qunad, j'étais entré
comme photographe pour United Press international au Ottawa Citizen,
dans le temps où le journal appartenait à la chaîne Thompson, avant
d'être rachetée par Conrad Black, puis par Izzy Asper -- ici aussi,il
y a une détérioration! -- le patron m'avait montré des copies de
photos des membres du parlement prises au début siècle, alors qu'on
fabriquait les émulsions et qu'on en enduisait des vitres au format 16
x 20 pouces.

Seulement, en ces jours modernes, il n'était plus temps de jouer à
cela. Si les photos pouvaient se garder jusqu'à leur parution dans le
journal le lendemain, c'était parfait.

C'est que, voyez-vous, à deux coins de rue de nos bureaux, il y avait
ceux de Canadian Press. Et eux aussi, ils avaient des "téléscripteurs
photo" dans les journaux à travers le Canada. Le patron m'avait donc
expliqué que si, de façon répétée, à l'heure de tombée, les photos de
CP arrivaient avant celles de UPI, ce serait celles qui seraient
utilisées. À la fin de l'année, les journaux faisaient le décompte et
si, par malheur, les photo de UPI ne représentaient qu'un pourcentage
marginal, adieu veaux, vaches, cochons, couvée, le contrat n'était
plus renouvelé.

Évidemment, on n'était pas toujours à l'heure de tombée, mais il
fallait tout de même faire vite, parce que ça pressait. TOUJOURS.
Alors, normalement, on donnait deux minutes de fixateur plutôt que
sept, on lavait une minute plutôt qu'une demi-heure, on trempait le
négatif à l'alcool de bois pour qu'il sèche plus vite. On imprimait
et, à la prochaine affectation.

Quand on était près de l'heure de tombée, on développait dans du
Dektol, du révélateur à papier, pour sauver 5 minutes. Pendant que
l'alcool de bois s'évaporait, le patron regardait les négatifs en les
inclinant sous la lumière pour les voir en positif, il poinçonnait les
photos à retemir, il écrivait les bas de vignettes pendant que
j'imprimais, collait le bas de vignette au bas de la photo,
l'installait sur le baril, c'était parti. Pour le Canada, l'Amérique
du Nord ou le monde, selon les "splits".

Mon patron disait que c'était du bon travail. Du travail
professionnel. J'avais 19 ans. J'étais sans doute le plus jeune
photographe qui ait jamais travaillé pour UPI. J'occupais un poste
pour lequel tous les jeunes -- parce que le salaire n'était pas
particulièment alléchant -- photographes à travers le monde se
décarcassaient. Allais-je protester? Non syndiqué?

Je laissais bien entendre qu'on aurait pu employer du Edwal(d?) Quick
Fix plutôt que du Kodak et du «hypo-clearing agent» après le fixateur.
Mais ça n'allait pas, il fallait faire simple. Même que, le révélateur
s'épuisant, le mardi, on ajoutait une minute au temps de
développement. Et ainsi de suite jusqu'au lundi suivant. (En-dedans,
je bouillais. Ça devait paraître...)

En 2070, le patron ne dira pas au nouveau photographe; «Regarde, ces
photos ont été prises il y a cent ans.» Déjà, il ne doit pas en rester
grand-chose.

Cela n'empêche, peu après que le patron ait compris que je ne
«fitterais» jamais dans son portrait de gang d'anglos et qu'il m'ait
congédié, UPI a perdu le contrat. Les photographes permanents, je
pense qu'ils avaient perdu le goût du travail bien fait sur toute la
ligne et, souvent, ils «posaient des portraits», ils faisaient du cliché.

UPI a ensuite été racheté par des intérêts arabes, puis est disparu.
Bien traitées, conservées dans un environnement approprié, elles en
auraient eu pour quelques siècles, c'est certain.

Encore une fois, le support n'est pas en cause. Ça s'appelle comment?
Décadence!

Là, on parle de support, c'est bien ça? Il est siper, le support, ça
va de soi! Tiens, un jour, avant que j'aie l'ADSL, je demande à un
vendeur de me télécharger Debian ou Mandrake, je ne me rappelle plus
trop. Au deuxième CD, l'employé le jette dans les poubelles. Je lui
demande ce qui se passe. Il sort le CD des poubelles, le gratte avec
le doigt et la couche argentée se met à se détacher. Naturellement,
l'autre après était parfait. Il fonctionne encore. Mais dans 100 ans?

Naturellement, c'étaient des CD de basse qualité. Moi, j'exige de la
qualité. Les premiers CD que j'ai achetés, c'était des Memorex
réinscriptibles. J'en ai bien jeté 3 0u 4 sur 10.

Là, j'ai des Mitsumi. En enlevant les poussières, l'autre jour -- vous
faites ça, vous, ou les poussières, c'est supposé «passer» -- je
m'aperçois qu'il y en a une qui ne veut pas disparaître. Et je
retrouve la même «poussière», de plus en plus petite, sur les 20 CDs
suivants. Je n'ose même pas les rapporter de peur de faire rire de
moi. Elle est tellement petite la pousssière!

Ça s'appelle comment les CD qui vont durer 100 ans? Et vous pensez que
le bibliothécaire qui peut lire les livres aujourd'hui simplement en
les ouvrant et qui aura des centaines de millers de CDROMs tous
identiques devant lui dans 100 ans, sera assez curieux pour sortir son
WordPerfect 1990, son AbiWord 2004, son Perfect-Mars-Talk 2050, pour
les lire ou les recopier dans 100 ans? Ou qu'il va tous les remettre à
jour d'ici là?

Aie! C'est qui le bouffon qui prétend ça? Parce que j'ai du boulot
pour lui.

Quelque part entre 1995 et 2000, sur alt.mindcontrol, la fille d'un
sénateur américain a décrit les visites que Oliver North -- Oliver
North, vous vous souvenez? -- faisait à son père afin de financer la
campagne de Reagan. Selon elle, il n'y avait pas que les Contras qui
aient bénéficié de l'argent de la drogue...

Il y a aussi eu un militaire qui décrivait l'emploi de la torture que
les Américains faisaient au Vietnam. 99.99999% des âneries sont
toujours chez Google, mais ce 0.00001 %, il m'est plus là, et ce n'est
pas une question d'une mauvaise date ou de mots clé mal choisis.

Alors, que faut-il se dire? Que ce qui compte c'est qu'il ne manque
que des miettes ou que tout ce qu'il y a d'important, ce sont ces
miettes qui disparaissent?

Alors, le bouffon qui veut prétendre que rien n'est en train de se
perdre, que le principal même, n'est pas en train de se perdre, je lui
donne le contrat... à titre bénévole, bien entendu, vu que les gens
qui ont des sous ont mieux à faire de leur argent.

Il y a plusieurs mois, lorsque j'ai jeté un coup d'oeil sur ce groupe
qui devait traiter des armes non-létales, il n'y avait plus rien
d'intéressant. En fait, sur ce sujet précis, je n'ai jamais rien lu
d'intéressant.

En d'autres mots, le groupe a été encore mieux noyauté que les groupes
Linux. Tantôt, c'était des gens qui avaient des problèmes avec les
extra-terrestres ou les «mind-machines», tantôt, c'étaient ceux qui
envoyaient indifféremment tous les intervenants prendre leurs pilules.
Un chassé-croisé au centre duquel pas une personne sensée n'aurait
voulu se trouver.

Mais il y en a ici pour prétendre que, à tout le moins, ce qui fait
l'essence de notre époque ne sera pas perdu, qu'on ne sombrera pas
sans laisser de traces, comme cette Atlantis qui captive notre
imagination. Laissez-moi rire!

GP



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GP
Je me permets de ramener à la suface ce message qui traite aussi de
perte d'information. Et ça n'a cette fois-ci rien à voir avec le
support...

Je répondais donc à Thomas Nemeth:

(...)

Un peu plus haut, Stéphane Tougard écrivait:

«Nous sommes des nains assis sur des epaules de geants. Si nous
voyons plus de choses et plus lointaines qu'eux, ce n'est pas a cause
de la perspicacite de notre vue, ni de notre grandeur, c'est parce que
nous sommes eleves par eux (Bernard de Chartres, XIIme).»

et, d'une certaine façon, il a raison. Seulement, je me demande si
«nous sommes (toujours) élevés par eux». C'est que la tentation de
l'interface est toujours très grande. Par interface, je ne veux pas
nécessairement dire interface graphique, mais cette façon de se
simplifier les choses en ayant recours à des mécanismes plus
complexes. Par exemple, bien que je ne sache pas exactement de quoi il
s'agit, les ACL dont tu parles en seraient un exemple.

Il y a dans les systèmes Unix, une façon efficace et hyper-économique
de gérer les choses, mais il faut bien comprendre comment cela a été
pensé par les gens sur les épaules de qui nous reposons. Aujourd'hui,
vu les ressources dont on dispose, des interfaces -- des swaret, des
dpkg, des apt-get, des synaptic, des aptitudes; des GUI; des langages
de programmation évolués, des C, C++, Perl -- on peut s'en mettre un
par-dessus l'autre. En fait, on ne pourrait pas être suffisamment
productifs si cela n'existait pas: on préfère que les fonctions soient
écrites par d'autres, il ne reste qu'à les appeler.

Et, bien sûr, quand on se sert de l'ordinateur comme d'une machine à
écrire comme moi, c'est quasi obligatoire. Et pourtant, je me rebiffe
parce que mon expérience simplette m'a appris que, quand on ne se fie
qu'aux interfaces et que, soudainement, l'interface ne veut plus
interfacer, la vie est soudainement moins drôle. C'est quand j'ai
constaté comment ceux qui avaient commencé à utiliser l'ordi avec
Windows 3.1 sans avoir fait de DOS auparavant, se retrouvaient le bec
à l'eau pour des riens que j'ai compris qu'on perd rarement son temps
à acquérir des connaissances de base.

D'où mon ambivalence entre Knoppix, ce Linux super poli, style station
orbitale et Slackware, style MIR, dévissez le bon panneau, tout est là
derrière :) D'un côté, j'admire Knopper pour son attention au détail,
pour le souci qu'il a de rendre Linux accessible en éliminant le plus
possible d'obstacles -- contrairement à Volkerding, qui semble parfois
se plaire à semer des embûches -- autant je me dis qu'en évitant aux
gens de se salir les mains, on leur nie une puissance potentielle. Les
gens finissent par devenir à ce point idiots qu'ils pensent que leurs
enfants vont devenir des experts en informatique à force de jouer avec
des jeux.

Mais, comme pour les programmeurs, il y a là quelque chose
d'inévitable. Quand ton dentiste rendre de l'ouvrage, il est peut-être
mieux qu'il ne passe pas la soirée à fignoler son ordi, le lendemain,
tes dents pourraient en souffrir. Il y a eu un excellent article
publié il y a un mois ou deux sur la nécessité et le danger des
interfaces. Si quelqu'un se souvient de l'URL...

C'est pourquoi je me demande souvent combien, sur la multitude de
programmeurs, il y en a qui soient encore capables de s'y retrouver
dans le cambouis de l'assembleur et du micro-code. Combien seraient
encore capables de programmer les 64k (ou quelque chose comme, très
loin du meg, en tout cas) du premier véhicule d'exploration lunaire?

Évidemment, on dira qu'il n'en faut pas tant que ça, de ces gens qui
travaillent à la base à écrire les nouvelles «routines», mais c'est
toujours sur le nombre qu'on déniche les meilleurs. Si le nombre n'y
est plus, la qualité en souffre.

C'est ainsi que, au Québec, un programme d'intégration des ressources
informatiques vient d'être abandonné après que 170 millons $ aient été
dépensés. Le coût prévu au départ était de 80 millions, on en était
rendu rendu au milliard... avec une issue incertaine.

http://www.vigile.net/ds-actu/docs3a/03-10-6-1.html#6lsjjs

(Le titre de l'article, «La Révélation de Fatima» est absolument
suave. Pour ceux qui voudraient lire l'article, à l'époque à laquelle
se réfère le début du texte, Fatima Houde-Pépin faisait partie de
l'opposition libérale et le gouvernement péquiste était en fonction.)

Parfois, c'est un satellite qui s'écrase sur Mars parce qu'on a
calculé en pieds plutôt qu'en mètres. La tâche est peut-être plus
complexe que d'envoyer un homme sur la lune, mais on commence à avoir
une certaine expérience dans le domaine spatial... et il me semble que
le taux de réussite est loin d'être celui des années glorieuses.

Avec toutes ces interfaces qui s'imposent «par la force des choses»,
sans que le jugement n'ait apparemment voix au chapitre, avec tous ces
langages de plus en plus évolués qui contituent la majeure partie de
ce que nous lèguent les anciens, je me demande si nous ne sommes pas
en train de construire une nouvelle tour de Babel.

GP



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Stephane TOUGARD
GP wrote:
[...]

Mais il y en a ici pour prétendre que, à tout le moins, ce qui fait
l'essence de notre époque ne sera pas perdu, qu'on ne sombrera pas
sans laisser de traces, comme cette Atlantis qui captive notre
imagination. Laissez-moi rire!




Merci pour ce post, trop rare qualite d'une analyse, tout y est. Rien
d'autre a dire. Merci aussi pour la conclusion.

Stephane

--
http://www.unices.org

Avatar
Emmanuel Florac
Dans article <3ff63b03$,
disait...

L'Apologie de Socrate, Criton et Phédon, préface de Émile Chambry chez
Flammarion, ça se trouve toujours en France, ou il ne reste que la
stupide édition de Gallimard?



Cette édition en GF est la plus courante (en poche). La meilleure reste
évidemment celle des Belles-Lettres en édition bilingue, malheureusement
l'incendie de l'entrepôt de l'éditeur en 2000 a rendu beaucoup d'oeuvres
indisponibles (bien qu'ils aient promis de tout rééditer). Par exemple,
ça paraît incroyable mais ça fait bientôt 15 ans que je cherche une
édition correcte de "de bello gallico" (la Pleïade ou Belles-Lettres)
sans la trouver.

--
Quis, quid, ubi, quibus auxiliis, cur, quomodo, quando?

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Emmanuel Florac
Dans article ,
disait...

C'est pourquoi je me demande souvent combien, sur la multitude de
programmeurs, il y en a qui soient encore capables de s'y retrouver
dans le cambouis de l'assembleur et du micro-code. Combien seraient
encore capables de programmer les 64k (ou quelque chose comme, très
loin du meg, en tout cas) du premier véhicule d'exploration lunaire?



En fait pas mal d'informaticiens s'amusent à programmer des systèmes
hautement obsolètes pour passer le temps... Mais il est vrai qu'on ne
peut pas appliquer le même niveau de détail (codage quasiment bit par
bit) quand on écrit des programmes qui utilisent des méga-octets de
bibliothèques pour communiquer avec l'extérieur, et qui font eux-même
plusieurs centaines de Ko de code-machine une fois compilés...

--
Quis, quid, ubi, quibus auxiliis, cur, quomodo, quando?

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Galkine
On Fri, 02 Jan 2004 22:47:30 -0500, GP wrote:
si tu viens france fais un tour du coté de la bnf
http://gallica.bnf.fr tu dois pouvoir trouver pas mal de livre scannerisé
attention les droits d'auteurs sont réspéctés donc auteurs mort depuis
plus de 70 ans
tu peux même préparer ta visite en allant sur le site de la bnf
http://www.bnf.fr
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Pierre
GP wrote:
Mais il y en a ici pour prétendre que, à tout le moins, ce qui fait
l'essence de notre époque ne sera pas perdu, qu'on ne sombrera pas
sans laisser de traces, comme cette Atlantis qui captive notre
imagination. Laissez-moi rire!

GP



Bonjour gens, je débarque à l'instant sur f.c.o.l.d., et je suis
accueilli par ce bon message, avec lequel je suis assez d'accord.
Mais je vais me permettre d'y ajouter un "mais", pour tenter de débattre...

Le fait est que nous sommes dans une époque où la quantité d'information
est parfaitement démesurée. -Et effectivement- il semblerait que nos
contemporain n'aient pas le bon sens nécessaire pour faire un tri efficace.
Mais de toute façon, qu'est ce qui importe le plus ? Ce que l'on stock ?
Ou plutot ce que l'on transmet ?

En ce qui concerne les sciencees humaines, j'ai la triste impression que
l'on fait ni l'un, ni l'autre. D'un point de vue logiciel (libre), ce
serait optimiste de croire que l'on peut sauvegarder toute l'histoire
des programmes (diff ou log de CVS à l'appui!), et de toute façon, ce
serait bien futile. Un exemple :je n'ai même plus les sources des tests
que je faisait il y a trois ans !

Mais est-ce important ? Pas vraiment, les programmes, surtout les
libres, ont quelquechose de commun avec le vivant, ils évoluent de
version en version ; on pique du code à droite à gauche, on
s'entre-inspire... Pour -on peut l'esperer- arriver à un meilleur
programme. Ainsi, n'est-ce pas dans le code du programme qu'est écrite
son histoire ?

Un peu comme ce que j'appelerai notre "héritage culturel" (qui est plus
ou moins bien transmis, il est vrai). Un exemple : je ne sui pas
pratiquant à peine croyant en quelquechose d'indéfini, mais pourtant, je
suis issu d'une civilisation chrétienne, et je constate souvent que ses
valeures sont ancrées en moi. Alors que je commence à peine à me dire
qu'il faudrait que je lise la Bible, simple curiosité d'un homme de peu
de foi. (ou d'une foi hérétiquement agnostique).

Ainsi le Livre, sans avoir concrêtement fait parti de ma vie,
l'influence tout de même largement. Est-il indispensable qu'il soit sur
mes étagères ?

Ca me rappel un texte que je vous retrouvé sur demande, d'un penseur
chinois pré-impérial, qui qualifiait les livres, en tant que traces
écrites que les anciens n'ont pu transmettre de leur vivant, de "déchêt
des anciens" C'est le triste constat de ce qui reste comparé à ce qu'on
a perdu en perdant les hommes...

Je crois que le bon dans les logiciels libres est transmis, et que les
"déchets" sont laissé sur des comptes sourceforge à l'abandon avant de
disparaitre définitivement, oui, mais ainsi va la vie...

Maintenant en ce qui concerne notre civilisation, sommes nous des
déchets voués à disparaitre, ou nous reste-t-il quelquechose à
transemettre, je suis trop idiot pour tirer une conclusion !


Pierre

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GP
Stephane TOUGARD wrote:
GP wrote:
[...]


Mais il y en a ici pour prétendre que, à tout le moins, ce qui fait
l'essence de notre époque ne sera pas perdu, qu'on ne sombrera pas
sans laisser de traces, comme cette Atlantis qui captive notre
imagination. Laissez-moi rire!


Merci pour ce post, trop rare qualite d'une analyse, tout y est. Rien
d'autre a dire. Merci aussi pour la conclusion.


Oui, c'est écrit à la hâte, mais il y a pas mal de choses. Je te
remercie de ton compliment mais, à te lire, j'au vite compris que nous
nous comprenions.

GP



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GP
Emmanuel Florac wrote:
Dans article <3ff63b03$,
disait...

L'Apologie de Socrate, Criton et Phédon, préface de Émile Chambry chez
Flammarion, ça se trouve toujours en France, ou il ne reste que la
stupide édition de Gallimard?




Cette édition en GF est la plus courante (en poche).


Très mauvaise traduction. Sous-prétexte de demeurer fidèle au texte
original, on écrit «Puis donc que» au lieu de «Donc, puisque.» C'est
complètement imbécile. Le texte en devient très difficile à suivre et
je ne vois pas ce que gagne le lecteur.

Dans l'édition de Garnier-Flammarion, c'est la préface de Chambry qui
vaut de l'or en barre: elle situe bien le lecteur dans le contexte
politique et social où se déroulent les événements.

La meilleure reste
évidemment celle des Belles-Lettres en édition bilingue


Je ne la connais pas. Très peu de gens lisent le grec classique
aujourd'hui, moi le premier. Je serais éditeur, je ferais deux
éditions séparées... mais celle en grec ne ferait pas ses frais.

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GP
Galkine wrote:
On Fri, 02 Jan 2004 22:47:30 -0500, GP wrote:
si tu viens france fais un tour du coté de la bnf
http://gallica.bnf.fr tu dois pouvoir trouver pas mal de livre scannerisé
attention les droits d'auteurs sont réspéctés donc auteurs mort depuis
plus de 70 ans
tu peux même préparer ta visite en allant sur le site de la bnf
http://www.bnf.fr


J'y suis allé pour... tenter de lire Gil Blas dernièrement. Je me suis
lassé au bout d'une vingtaine de pages. C'est «Jacques et son maître»
avant l'heure, ce truc.

GP



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GP
Pierre wrote:


GP wrote:

Mais il y en a ici pour prétendre que, à tout le moins, ce qui fait
l'essence de notre époque ne sera pas perdu, qu'on ne sombrera pas
sans laisser de traces, comme cette Atlantis qui captive notre
imagination. Laissez-moi rire!

GP



Bonjour gens, je débarque à l'instant sur f.c.o.l.d., et je suis
accueilli par ce bon message, avec lequel je suis assez d'accord.
Mais je vais me permettre d'y ajouter un "mais", pour tenter de débattre...

Le fait est que nous sommes dans une époque où la quantité d'information
est parfaitement démesurée. -Et effectivement- il semblerait que nos
contemporain n'aient pas le bon sens nécessaire pour faire un tri efficace.
Mais de toute façon, qu'est ce qui importe le plus ? Ce que l'on stock ?
Ou plutot ce que l'on transmet ?


C'est un excellent «mais». En fait, il m'est passé par l'idée de
traiter aussi de la quantité d'information, mais, à l'heure qu'il
était et, après avoir écrit longtemps, on se met à moins chercher ce
qu'on a pu oublier.

Il y a eu un bond dans la quantité d'information disponible avec
l'imprimerie, mais aujourd'hui, le bond est phénoménal. Et notre
époque a tellement peu de jugeotte que, à faire le tri au concensus,
on jetterait probablement presque tout ce qui a quelque valeur. Je dis
presque parce que, bizarrement, il y a certaines oeuvres sur
lesquelles tout le monde s'entend.

Alors oui, même si tout était là dans le futur, il serait difficile de
faire le tri sans que ne se transmette la culture. C'est point de vue
déjà avancé par Pierre Tougard quand il a souligné que nous sommes des
nains sur les épaules de géants.

Note: Je serai peut-être un peu moins là aujourd'hui. J'ai procrastiné
et du boulot m'attend pour demain.

GP



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