La question du danger potentiel des radiofréquences émises par les antennes-relais des réseaux mobiles fait toujours l'objet de vifs débats au fil des études et rapports produits par chaque camp et que l'adversaire se hâte de décrédibiliser en critiquant méthodologie et intervenants, et pour lesquels il ne reste guère que la solution temporaire d'un arbitraire mais rassurant principe de précaution pour calmer les ardeurs.

Les associations voulant mettre en garde contre ces dangers avaient marqué des points en 2009 en attirant l'attention du public sur ces questions et en demandant un abaissement drastique de la puissance maximale d'émission des antennes des réseaux mobiles.

De 61 volts/mètre, plafond de référence, elles demandaient le passage à 0,6 volt/mètre, comme cela est pratiqué dans certains pays européens. Cette révision veut prémunir contre les effets non thermiques des radiofréquences dont les conséquences éventuelles sur la santé sont mal connues et continuent de faire l'objet d'études pour des expositions à long terme.

Dans le cadre du Grenelle des ondes de 2009, une étude de faisabilité avait été lancée pour évaluer la possibilité d'un passage à 0,6 volt/mètre via des simulations à partir de la configuration de plusieurs villes.

AntenneRelais  Le rapport, qui vient d'être remis au gouvernement, affirme que le maintien de la couverture réseau dans ces nouvelles conditions imposerait de tripler au moins le nombre d'antennes, sans compter que la réception en intérieur en pâtirait alors qu'elle est déjà difficile à assurer.

Or elles sont déjà 50 000 sur le territoire. Entre la difficulté grandissante pour trouver de nouveaux sites et le coût qu'imposerait la gestion de trois fois plus d'antennes, appliquer un seuil de 0,6 volt/mètre semble irréalisable.

Trop facile, a aussitôt répliqué l'association Robins des Toits, qui milite depuis longtemps pour obtenir cette limite d'exposition et voit dans ce rapport une volonté des opérateurs d'évacuer cette proposition et d'avoir les coudées franches.

Le noeud du problème reste la qualification du risque représenté par les radiofréquences émises par les antennes. De totalement anodine, elle est passée dans la catégorie des produits pour lesquels existe un doute qui doit être clarifié par de nouvelles études.

Or le nombre d'études concluant à l'absence de risque reste largement supérieur à celui des études observant un effet ou au moins un écart par rapport au groupe témoin. Reste à savoir s'il s'agit de faux positifs ou de cas que les autres études n'ont pas relevés car s'appuyant sur des données qui ne les mettent pas en évidence.